Les DĂ©codeurs Voici nos conseils pour faire la distinction entre le doute lĂ©gitime et le conspirationnisme. Il existe plusieurs dĂ©finitions de ce quâest une thĂ©orie conspirationniste on dit aussi complotiste ». Dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale, lâexpression dĂ©signe les thĂšses qui affirment quâun groupe plus ou moins occulte manipule le monde ou au moins certains grands Ă©vĂ©nements Ă©lections, attentats⊠dans le plus grand secret. Selon les cas, il peut sâagir des reptiliens » des reptiles humanoĂŻdes, des Illuminati, des francs-maçons, ou toute autre organisation Ă lâinfluence supposĂ©ment importante â mais toujours cachĂ©e. On constate souvent que les thĂ©ories conspirationnistes circulent abondamment sur les rĂ©seaux sociaux, particuliĂšrement aprĂšs des Ă©vĂ©nements comme les attentats de Paris en novembre 2015. Voici quelques signes qui permettent de dĂ©celer les thĂ©ories conspirationnistes et quelques conseils pour les dĂ©construire. 1. Un groupe obscur qui tire les ficelles. On retrouve souvent dans les thĂšses complotistes lâidĂ©e selon laquelle tout serait cousu de fil rouge, manigancĂ© Ă lâavance et dans le secret par un groupuscule qui domine le monde au choix les Juifs, les Illuminati, les Reptiliens, etc., sans en avancer la moindre preuve. 2. Le dĂ©tail prĂ©sentĂ© comme une preuve absolue. En principe, plus une information est surprenante ou plus une accusation est grave, plus il est nĂ©cessaire de lâĂ©tayer. La rhĂ©torique conspirationniste fait lâinverse. Par exemple, la carte dâidentitĂ© du terroriste SaĂŻd Kouachi retrouvĂ©e dans le vĂ©hicule abandonnĂ© aprĂšs lâattentat de Charlie Hebdo, a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e comme la preuve dâune mise en scĂšne trop grosse pour ĂȘtre vraie ». Les explications les plus vraisemblables penchent plutĂŽt pour un simple oubli dans la prĂ©cipitation ou une volontĂ© de signer le crime. 3. Les coĂŻncidences qui deviennent des preuves. Une autre grosse ficelle consiste Ă utiliser des Ă©lĂ©ments a priori sans incidence comme autant de preuves que tout est manipulĂ©. Par exemple, aprĂšs lâattentat de Nice le 14 juillet 2016, une thĂ©orie conspirationniste a prĂ©sentĂ© les faits comme une tuerie manipulĂ©e par le Mossad, sous le simple prĂ©texte quâun touriste juif avait filmĂ© la scĂšne. Il y avait pourtant des milliers de personnes sur place. 4. Lâabsence de source fiable devient un argument supplĂ©mentaire. Il est tout Ă fait lĂ©gitime de demander des preuves, face Ă des accusations aussi graves que le fait dâavoir montĂ© un attentat de toutes piĂšces par exemple. Et le discours complotiste a souvent une rĂ©ponse toute trouvĂ©e Sâil nây a pas de preuve, câest normal. Elles ont Ă©tĂ© effacĂ©es ou cachĂ©es par ceux qui nous manipulent ! » 5. La rhĂ©torique conspirationniste nâaccepte pas les remises en cause. Tout argument valide qui va Ă son encontre est Ă©cartĂ© en invoquant le fait quâil sâagirait dâune manĆuvre de diversion, dâune manipulation tĂ©lĂ©guidĂ©e par le groupe occulte dont on parle, voire en lâignorant complĂštement. Le tout sans jamais rĂ©pondre sur le fond du sujet. 6. Parfois, on ne peut pas tout expliquer dans la foulĂ©e dâun Ă©vĂ©nement. Dans le cas dâĂ©vĂ©nements complexes, il faut souvent des jours, des mois voire des annĂ©es pour faire la lumiĂšre sur les circonstances prĂ©cises. Cela nâa rien dâanormal. 7. Attention Ă ne pas voir des conspirationnistes partout. Il existe des dĂ©finitions plus ou moins larges du complotisme, mais il ne faut pas rĂ©duire toute critique ou tout doute exprimĂ© Ă une thĂ©orie conspirationniste. Il est tout Ă fait lĂ©gitime dâinterroger un discours auquel on est confrontĂ©, dâexiger des explications, des arguments, des preuves. Lâimportant est simplement de ne pas inverser les choses, en tirant des conclusions inverses et dĂ©finitives sans rĂ©elle preuve. Contre la diffusion de fausses informations, Le Monde » lance le DĂ©codex Fruit de plus dâun an de travail, le DĂ©codex, lancĂ© dĂ©but fĂ©vrier 2017 par Le Monde, est un outil qui vise Ă lutter contre la diffusion virale de fausses informations et Ă aider les internautes Ă se repĂ©rer dans la jungle des sites producteurs ou relayeurs dâinformations est-ce un mĂ©dia citant ses sources et vĂ©rifiant ses informations, un site fabriquant ou propageant de fausses informations, un site militant ne mentionnant pas son affiliation politique ? Avant de partager une information, diffĂ©rents outils sont Ă votre disposition pour Ă©valuer la fiabilitĂ© du site sur lequel elle est hĂ©bergĂ©e une extension Chrome Ă tĂ©lĂ©charger ici et Firefox Ă tĂ©lĂ©charger ici qui vous indique, en temps rĂ©el et pendant votre navigation, si le site est plutĂŽt fiable ou sâil diffuse rĂ©guliĂšrement de fausses informations ;un moteur de recherche sur notre site cliquez ici pour y accĂ©der pour vĂ©rifier la fiabilitĂ© dâun site ;des articles pĂ©dagogiques, notamment Ă destination des enseignants cliquez ici pour y accĂ©der vous y trouvez des conseils pour faire la diffĂ©rence entre une information et une source dâinformation, des astuces pour vĂ©rifier une information, une image ou une vidĂ©o qui circule sur Internet, etc. Les DĂ©codeurs Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă la fois Ce message sâaffichera sur lâautre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce quâune autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil Ă la fois ordinateur, tĂ©lĂ©phone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous ĂȘtes la seule personne Ă consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez Ă lire ici ? Ce message sâaffichera sur lâautre appareil. Ce dernier restera connectĂ© avec ce compte. Y a-t-il dâautres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant dâappareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant Ă des moments diffĂ©rents. Vous ignorez qui est lâautre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
Fauxet usage de faux: 3 ans de prison et 45000 euros dâamende au maximum. Si le faux est un document de lâadministration (carte dâidentitĂ©), la peine est aggravĂ©e : 5 ans de prison et 75000 euros dâamende au maximum. Possession dâun faux document, sans usage: 2 ans de prison et 30000 euros dâamende au maximum. Ces peines
La SĂ»retĂ© du QuĂ©bec et la Gendarmerie royale du Canada enquĂȘtent sur l'utilisation trompeuse de cartes autochtones dĂ©livrĂ©es par un OBNL pour obtenir des exemptions de taxes lors de l'achat de marchandises. Le stratagĂšme aurait Ă©tĂ© encouragĂ© par le grand chef » Guillaume Carle, Gatinois depuis longtemps considĂ©rĂ© comme un usurpateur de l'identitĂ© amĂ©rindienne. Mis Ă jour le 1er nov. 2018 EnquĂȘte policiĂšre Qu'ont en commun un Belge, un QuĂ©bĂ©cois d'origine italienne et un immigrĂ© du Cameroun ? Ils ont tous trois Ă©tĂ© dĂ©tenteurs d'une carte attestant qu'ils Ă©taient autochtones et qu'ils pouvaient, Ă ce titre, se prĂ©valoir de leurs droits ancestraux au Canada ! Cela ressemble peut-ĂȘtre Ă une mauvaise blague. Ce n'en est pas une. Depuis 2005, des centaines, voire des milliers de QuĂ©bĂ©cois ont Ă©tĂ© dĂ©tenteurs de la carte de la ConfĂ©dĂ©ration des peuples autochtones du Canada CPAC sans avoir officiellement le statut d'Indien. Certains d'entre eux l'ont utilisĂ©e pour bĂ©nĂ©ficier d'exemptions de taxes auprĂšs de marchands qui la croyaient lĂ©gitime. La Gendarmerie royale du Canada GRC, la SĂ»retĂ© du QuĂ©bec SQ et l'Agence du revenu du Canada mĂšnent trois enquĂȘtes distinctes sur l'utilisation trompeuse de ces cartes aux quatre coins du QuĂ©bec. Services aux Autochtones Canada a Ă©tĂ© contactĂ© par les trois organisations et collabore » Ă leurs enquĂȘtes, selon le porte-parole du MinistĂšre, William Olscamp. Le grand chef de la ConfĂ©dĂ©ration, Guillaume Carle, affirme s'attendre Ă ĂȘtre arrĂȘtĂ© sous peu par les services secrets, la GRC, la SQ ». Il se dit prĂȘt Ă dĂ©fier les autoritĂ©s. Chez nous, le cheval sauvage, c'est un cheval libre. Moi, je suis un homme libre de vos lois. Elles ne s'appliquent pas Ă moi », dĂ©clare-t-il en entrevue avec La Presse. Un rapport de la firme KPMG commandĂ© Ă l'automne 2017 par Services aux Autochtones Canada a conclu que des membres de la CPAC s'Ă©taient fait livrer des vĂ©hicules dans la rĂ©serve de Kahnawake, au sud de MontrĂ©al. Au moment de la livraison, les acheteurs ont prĂ©sentĂ© leur carte aux concessionnaires, qui l'ont confondue avec la carte officielle de statut d'Indien dĂ©livrĂ©e par le ministĂšre des Affaires indiennes. Les marchands trompĂ©s ont alors supprimĂ© les taxes de la facture. D'autres membres de la CPAC exhibent leur carte Ă la caisse des magasins. Rona, TrĂ©vi, Canadian Tire, Walmart... ça passe partout », nous confie un ancien membre, qui a requis l'anonymat par crainte de reprĂ©sailles. Il estime avoir Ă©conomisĂ© de 4000 $ Ă 5000 $ en taxes sur ses achats. Ăa passe Ă l'hĂŽtel, au restaurant. Il n'y a aucun problĂšme, tu donnes ça, merci bonjour ! » Pour un commerçant, il est facile de se mĂ©prendre la carte plastifiĂ©e de la CPAC arbore un drapeau canadien et les mots gouvernement » et Canada ». Au verso, elle stipule faussement que le dĂ©tenteur est un autochtone au sens de l'article 35 de la Loi constitutionnelle du Canada 1982 et peut se prĂ©valoir des droits autochtones applicables », dont la chasse, la pĂȘche et le troc transfrontalier. La CPAC et son grand chef, Guillaume Carle, ne sont reconnus ni par Ottawa ni par l'AssemblĂ©e des PremiĂšres Nations. La carte de membre, vendue 80 $, n'a aucun statut lĂ©gal. ENCOURAGER Ă FRAUDER Ce n'est pas une carte d'exemption de taxes, se dĂ©fend Guillaume Carle. Moi, j'ai le mandat de produire une carte d'identitĂ© qui ne peut ĂȘtre fraudĂ©e. Et ma carte ne ressemble pas Ă celle des Affaires indiennes, mais pas pantoute. ZĂ©ro. » D'anciens membres ayant prĂ©sentĂ© la carte pour Ă©viter de payer les taxes de vente soutiennent avoir agi en toute bonne foi. Ils disent avoir Ă©tĂ© incitĂ©s Ă le faire par le chef Carle. Au dĂ©but, je la passais, ma carte, admet l'un d'eux. J'Ă©tais convaincu que c'Ă©tait bon. T'as un code-barre, t'as un drapeau du Canada... J'ai achetĂ© pas mal de stock, du matĂ©riel Ă©lectronique chez Bureau en gros, en Ontario. » Gilles GagnĂ©, ancien grand chef provincial de la CPAC pour le QuĂ©bec, soutient que Guillaume Carle a toujours dit » aux membres qu'ils pourraient bĂ©nĂ©ficier des avantages consentis aux Indiens inscrits. Il nous a dit que nous, Ă Beauharnois, on ne paierait plus nos taxes municipales parce que c'Ă©tait notre terre. » L'Ă©pouse de M. GagnĂ©, Lise Brisebois, a fondĂ© la communautĂ© Mikinak de Beauharnois en 2016 avec le soutien de la CPAC. Convaincue que ses membres pouvaient se prĂ©valoir de droits rĂ©servĂ©s aux Indiens inscrits, elle en a ouvertement discutĂ© dans un journal de la MontĂ©rĂ©gie - ce qui a sans doute contribuĂ© Ă la popularitĂ© de Mikinak dans la rĂ©gion. Rapidement, 1200 personnes ont adhĂ©rĂ© Ă la communautĂ©. Oui, c'Ă©tait prĂ©sentĂ© comme cela au dĂ©part, admet Gilles GagnĂ©, dont l'Ă©pouse est morte subitement en juin dernier. Mais quand on s'est rendu compte [que c'Ă©tait faux], on a dit aux gens "Ne vous servez plus de votre carte. C'est de la bullshit, tout ce que [Guillaume Carle] nous a dit." » En novembre 2014, Jocelyn Simoneau, alors chef d'une communautĂ© affiliĂ©e Ă la CPAC en Outaouais, a aussi prĂ©venu ses membres que l'utilisation des cartes Ă©tait illĂ©gale ». Dans une lettre, M. Simoneau a Ă©crit qu'en assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale, M. Carle avait encouragĂ© les membres de la CPAC Ă utiliser leurs cartes pour ĂȘtre exemptĂ©s de taxes lors d'achats de biens. Plusieurs personnes prĂ©sentes ont mĂȘme dit l'avoir dĂ©jĂ fait et surtout du cĂŽtĂ© de l'Ontario ». TESTS D'ADN BIDON Pour devenir membre de la ConfĂ©dĂ©ration, un candidat doit se soumettre Ă un test d'ADN censĂ© mesurer prĂ©cisĂ©ment le pourcentage de sang autochtone qui coule dans ses veines. C'est la façon qui est encouragĂ©e prĂ©sentement, parce que c'est incontestable », soutient le chef Carle. Chaque test coĂ»te 250 $. Les Ă©chantillons de salive sont acheminĂ©s Ă Eagle Shadow Technologies, une entreprise de Guillaume Carle. Ces Ă©chantillons seraient ensuite analysĂ©s par le laboratoire Viaguard Accu-Metrics de Toronto. Il nous a vendu qu'on n'avait pas Ă avoir d'ascendance pour ĂȘtre autochtone. Si tu avais une goutte de sang indien, tu Ă©tais un Indien. » - Gilles GagnĂ©, ancien grand chef provincial de la CPAC pour le QuĂ©bec On Ă©tait rendus autochtones, autant que les gars qui vivent sur la rĂ©serve Ă cĂŽtĂ© », ironise Daniel Brabant, ancien membre de la communautĂ© Mikinak, situĂ©e tout prĂšs de la rĂ©serve de Kahnawake. M. Brabant a commencĂ© Ă douter aprĂšs avoir reçu les rĂ©sultats de son test d'ADN ; il avait 19 % de sang autochtone. Un rĂ©sultat Ă©tonnamment Ă©levĂ©, Ă©tant donnĂ© que d'aprĂšs son arbre gĂ©nĂ©alogique, ses racines indiennes remontaient aux 13e et 14e gĂ©nĂ©rations. Photo Olivier Pontbriand, La Presse La carte plastifiĂ©e de la CPAC, qui n'a aucun statut lĂ©gal, arbore un drapeau canadien et les mots gouvernement » et Canada ». Cinq semaines plus tard, la CPAC lui a envoyĂ© un second rĂ©sultat basĂ© sur le mĂȘme Ă©chantillon de salive. Cette fois, il avait 30 % de sang autochtone. C'est lĂ que j'ai dĂ©cidĂ© de faire passer un test d'ADN Ă Mollie », raconte-t-il. M. Brabant a prĂ©levĂ© un Ă©chantillon de salive de Mollie, son caniche royal, et l'a expĂ©diĂ© au laboratoire de Toronto en prĂ©tendant qu'il s'agissait d'un Ă©chantillon humain. Surprise le laboratoire avait retrouvĂ© des ancĂȘtres de la chienne dans trois bandes amĂ©rindiennes du pays ! Photo Ădouard Plante-FrĂ©chette, La Presse Daniel Brabant, ancien membre de la communautĂ© Mikinak. Il n'a pas Ă©tĂ© possible d'obtenir un commentaire du prĂ©sident de Viaguard Accu-Metrics, Harvey Tenenbaum. En juin, le rĂ©seau CBC a fait tester l'ADN de trois journalistes par ce laboratoire torontois. Ils ont tous trois obtenu exactement le mĂȘme rĂ©sultat 12 % de sang abĂ©naquis et 8 % de sang mohawk. Le plus Ă©tonnant, c'est que deux des journalistes Ă©taient originaires de l'Inde, alors que le troisiĂšme venait de la Russie. Qu'Ă cela ne tienne, le test d'ADN de Viaguard Accu-Metrics est indĂ©niable », a assurĂ© Guillaume Carle en juillet dans une vidĂ©o YouTube adressĂ©e Ă ses membres. Une fois que vous l'avez fait, n'ayez crainte, il n'y a personne qui peut vous dire que vous n'ĂȘtes pas autochtone. » La nouvelle chef de Mikinak, France BĂ©langer, continue Ă recruter des membres, Ă procĂ©der Ă des tests d'ADN et Ă distribuer des cartes malgrĂ© les mises en garde du gouvernement fĂ©dĂ©ral. Notre carte Ă©tait Ă©mise bien avant la carte de statut indien, prĂ©tend-elle. Alors, s'il y a une carte qui doit changer, ce sera leur carte et non la nĂŽtre. » BELGE, ITALIEN, CAMEROUNAIS Luigi Coretti n'a pas eu Ă se soumettre Ă un test d'ADN pour obtenir sa carte de la CPAC. En juin 2014, l'homme d'affaires aux racines italiennes est devenu attachĂ© politique » et commissaire aux mesures d'urgence, services secrets et services de police » de la ConfĂ©dĂ©ration. Plus tard, il a reçu une carte de membre - mais seulement Ă titre honorifique, assure-t-il. M. Coretti dirigeait autrefois BCIA, une firme spĂ©cialisĂ©e en sĂ©curitĂ© qui a obtenu des contrats du gouvernement aprĂšs avoir offert une carte de crĂ©dit au ministre Tony Tomassi. Il Ă©tait en attente de son procĂšs pour fraude, fausse dĂ©claration et fabrication de faux lorsqu'il a reçu un mandat de Guillaume Carle. J'ai dĂ©barquĂ© assez vite, raconte M. Coretti. C'Ă©tait de la frime. C'est simple son but, Ă lui, c'est de vendre des cartes. Ce n'est pas de rendre des services au monde, c'est de vendre des cartes et de remplir les poches de Guillaume Carle. » M. Coretti dit avoir alertĂ© la GRC, la SQ et Revenu QuĂ©bec. J'ai tout essayĂ© pour arrĂȘter ce gars-lĂ . Mais je pense qu'avec tout ce qui se passait avec moi, on ne m'a pas pris au sĂ©rieux. » Le procĂšs de M. Coretti a finalement avortĂ© en 2016 en raison de dĂ©lais dĂ©raisonnables dans le processus judiciaire. Le chef Carle soutient de son cĂŽtĂ© que la carte de M. Coretti a Ă©tĂ© produite Ă son insu par les dirigeants d'une communautĂ© de Gatineau affiliĂ©e Ă la CPAC. Ils sont entrĂ©s au bureau et ils ont produit une fausse carte Ă ce gars-lĂ , dit-il. Le dossier a Ă©tĂ© Ă©liminĂ© et ils ont tous Ă©tĂ© bannis pour ça. » Le Belge Daniel Lesceux, qui habite au QuĂ©bec depuis 17 ans, possĂšde Ă©galement une carte de la CPAC stipulant qu'il est un autochtone au sens de la loi. J'ai Ă©tĂ© adoptĂ© par la ConfĂ©dĂ©ration, explique-t-il. J'ai effectivement une carte de membre, mais ce n'est pas du tout la mĂȘme que celle des autochtones en rĂ©serves. » D'origine camerounaise, le Gatinois Jean Djoufo a aussi reçu une carte de la CPAC. En 2007, cet ancien conseiller de Guillaume Carle s'est rendu Ă Paris vĂȘtu d'un costume autochtone pour ĂȘtre dĂ©corĂ©, avec son chef, par la Ligue universelle du bien public, une obscure organisation de franc-maçonnerie chrĂ©tienne. M. Djoufo, qui a depuis claquĂ© la porte de la CPAC, croit que Guillaume Carle lui a offert une carte dans l'espoir de s'assurer de son indĂ©fectible soutien. Je ne m'en suis pas servi, assure-t-il. Un Indien noir comme moi, c'est un peu fort... » Photo Ădouard Plante-FrĂ©chette, La Presse Mollie, qui aurait des ancĂȘtres dans trois bandes amĂ©rindiennes du pays, selon les rĂ©sultats d'un laboratoire. Son excellence le BAD BOY La Camaro rouge vif qui se gare devant le casse-croĂ»te est ornĂ©e d'une plaque dĂ©corative BAD BOY. Un homme en Ă©merge, grand et costaud, de longs cheveux noirs nouĂ©s en queue de cheval. Il porte une veste de cuir Ă franges et un large collier d'os serrĂ© autour du cou. Quelques tĂȘtes se tournent quand Son Excellence Guillaume Carle, Grand Chef National des Peuples Autochtones du Canada » fait son entrĂ©e au restaurant O'Max DĂ©li-Bar de Gatineau. Le titre lui a Ă©tĂ© dĂ©cernĂ© pour toujours », il y a quatre ans, par les membres de son organisation rĂ©unis en assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale. Guillaume Carle nous a donnĂ© rendez-vous dans ce casse-croĂ»te pour discuter des enquĂȘtes en cours sur l'utilisation trompeuse de cartes Ă©mises par son groupe, la ConfĂ©dĂ©ration des peuples autochtones du Canada CPAC. Pendant prĂšs de trois heures, il rĂ©pondra Ă nos questions, Ă commencer par celle-ci pourquoi Son Excellence » ? Parce que l'ouvrage que j'ai accompli, c'est excellent ! », rĂ©pond-il avec conviction. Qu'on en juge en 2014, Guillaume Carle a créé le premier gouvernement autochtone sur la planĂšte », sept ans aprĂšs la DĂ©claration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, incluant le droit Ă l'autodĂ©termination interne. On est reconnu par le gouvernement du Canada », soutient Guillaume Carle en brandissant, en guise de preuve de cette reconnaissance officielle, une lettre confirmant... l'incorporation de la CPAC en tant qu'organisme Ă but non lucratif OBNL par Industrie Canada. En rĂ©alitĂ©, la CPAC, qu'il dirige depuis 2005, n'est que cela un OBNL. Ce n'est ni un gouvernement ni mĂȘme un groupe autochtone reconnu par Ottawa, qui ne lui accorde pas de subvention. Depuis plus de 10 ans, des reprĂ©sentants des peuples autochtones le dĂ©noncent publiquement comme un usurpateur de l'identitĂ© amĂ©rindienne. Mais qu'importe leur avis. Qu'importent les enquĂȘtes policiĂšres et les soupçons de fraude qui planent au-dessus de sa tĂȘte Guillaume Carle persiste et signe. Les peuples autochtones ont le droit de se gouverner. Ben, c'est ça qu'on fait ! » UN STRATAGĂME PAYANT Aux quatre coins du QuĂ©bec, les anciens membres de la CPAC sont de plus en plus nombreux Ă trouver que l'ouvrage accompli par Guillaume Carle n'est pas si excellent. Ils sont de plus en plus nombreux Ă dĂ©noncer un business » dont le seul but est de vendre des cartes de membres, quitte Ă crĂ©er des communautĂ©s autochtones de toutes piĂšces. Des communautĂ©s sans racine, culture ou tradition, qui n'ont d'amĂ©rindien que le nom. Certains ont Ă©tĂ© allĂ©chĂ©s Ă l'idĂ©e de pouvoir bĂ©nĂ©ficier d'avantages consentis aux autochtones pour rĂ©parer les injustices du passĂ©. D'autres cultivent un rĂ©el sentiment d'appartenance envers les PremiĂšres Nations. Lise y croyait tellement, en cet homme-là », soupire Gilles GagnĂ© Ă propos de sa dĂ©funte femme, Lise Brisebois, qui a soulevĂ© la colĂšre des Mohawks de Kahnawake, en 2016, en crĂ©ant la communautĂ© Mikinak dans la rĂ©gion voisine de Beauharnois, au sud de MontrĂ©al. Pendant 30 ans, Lise Brisebois avait cherchĂ© Ă faire reconnaĂźtre son identitĂ© amĂ©rindienne. Son rĂȘve, c'Ă©tait que les autochtones hors rĂ©serve aient les mĂȘmes droits que les autres, dit Gilles GagnĂ©. C'est pour cela qu'elle se battait. Guillaume Carle prĂ©tendait qu'il se battait pour ça, lui aussi. » Quand Gilles GagnĂ© et sa femme ont compris que ce n'Ă©tait pas le cas, ils ont Ă©tĂ© bannis » de la CPAC - comme tous ceux qui avaient osĂ©, avant eux, contester le grand chef. Lise Brisebois, 58 ans, a succombĂ© Ă un anĂ©vrisme en juin. Ma fille, je pense qu'elle a eu trop de pression, regrette sa mĂšre, Yvonne Simon. On s'est fait avoir. Au dĂ©but, on Ă©tait membre de l'Alliance autochtone du QuĂ©bec AAQ. Quand Guillaume a créé la ConfĂ©dĂ©ration, on avait bien confiance en lui. On a embarquĂ©. » Guillaume Carle a fait son entrĂ©e sur la scĂšne politique en prenant la tĂȘte de l'AAQ en 2003. Il a Ă©tĂ© Ă©jectĂ© de l'organisme deux ans plus tard, accusĂ© par ses dĂ©tracteurs d'avoir Ă©tĂ© Ă©lu aprĂšs avoir menti sur ses qualifications et d'avoir accordĂ© de lucratifs contrats Ă sa propre boĂźte informatique, Night Hawk Technologies. La querelle s'est soldĂ©e par une sĂ©rie de poursuites et de contre-poursuites judiciaires acrimonieuses. Elle s'est finalement rĂ©glĂ©e Ă l'amiable. AprĂšs s'ĂȘtre accrochĂ© un temps Ă son poste de grand chef de l'AAQ, Guillaume Carle a fini par lĂącher prise et fonder une organisation rivale la CPAC. DĂ©sormais, il Ă©tait seul maĂźtre Ă bord. UN GOUROU » Comme d'autres, Roger Marenger a quittĂ© l'AAQ pour suivre Guillaume Carle, homme charismatique au verbe facile qui promettait de brasser la cage » afin de revendiquer les droits des autochtones hors rĂ©serve de la province. Depuis, M. Marenger a dĂ©chantĂ©. Il est l'unique maĂźtre, dĂ©plore cet ancien directeur de la CPAC. Quand ses dirigeants ne lui donnent pas carte blanche dans la gestion de l'argent de la communautĂ©, il les met dehors et en recrute de nouveaux. » Le taux de roulement est en effet Ă©levĂ© Ă la CPAC, comme le nombre de communautĂ©s qui se sont dissociĂ©es de l'organisme. Au fil des ans, Guillaume Carle s'est fait un nombre impressionnant d'ennemis. C'est une dictature abusive », dĂ©nonce Roger Fleury, ancien chef provincial de la CPAC, qui a entamĂ© une poursuite judiciaire contre Guillaume Carle pour obtenir une reddition de comptes. L'argent de la CPAC, c'est son argent Ă lui. Il ne rend compte Ă personne. C'est strictement un systĂšme de gourou. » - Jean Djoufo, ancien conseiller de Guillaume Carle Plusieurs font le mĂȘme parallĂšle. C'est un gourou de la manipulation. C'est un pro. Il est bon », dĂ©nonce Jocelyn Simoneau, ex-chef d'une communautĂ© de Lac-Simon, en Outaouais. Quand il voit que tu es faible, il profite de la situation pour aller chercher des sous. » Ălu grand chef Ă perpĂ©tuitĂ© », Guillaume Carle ne tolĂšre pas la contestation. Il se rĂ©serve un droit de veto absolu » sur toutes les dĂ©cisions de son conseil d'administration. Ses membres doivent se lever pour dĂ©montrer leur respect lorsqu'il entre dans une piĂšce et qu'il en sort. Ce genre de preacher, on voit ça aux Ătats-Unis, s'Ă©tonne Gilles GagnĂ©, qui a succĂ©dĂ© Ă M. Fleury comme chef provincial de la CPAC. Pour moi, c'est une secte. » AttablĂ© au casse-croĂ»te de Gatineau, Guillaume Carle dĂ©nigre ceux qui lui ont tournĂ© le dos, les traitant de menteurs, de fraudeurs et d'hypocrites. Il estime avoir largement mĂ©ritĂ© son pouvoir de veto absolu », contraire aux meilleures pratiques de gouvernance. Ce sont vos rĂšgles Ă vous autres, les Blancs. » AUTOCHTONE OU PAS ? Il se fait appeler Ouchtogan Migizi, tĂȘte d'aigle » en langue algonquine. Il se dit sage national ». Sa coiffe de grand chef, unique au pays, a Ă©tĂ© fabriquĂ©e spĂ©cialement pour lui par des aĂźnĂ©s du Canada ». Lesquels ? Il refuse de nous le dĂ©voiler, sous prĂ©texte que nous ne lui avons pas offert une pincĂ©e de tabac. Nos traditions, c'est que pour recevoir quelque chose, vous devez savoir donner. » Est-il seulement autochtone ? Guillaume Carle a prouvĂ© que, gĂ©nĂ©tiquement, c'est un Indien », assure-t-il en parlant de lui Ă la troisiĂšme personne. Quel est le rĂ©sultat du test d'ADN qui confirme cette preuve irrĂ©futable ? J'ai pas le droit de vous le dire », dĂ©crĂšte-t-il. Il raconte d'abord que son pĂšre vient de Maniwaki et que les Carle restent encore sur la rĂ©serve ». Plus tard, il se contredit sa famille n'aurait jamais eu le droit de rester » dans cette rĂ©serve algonquine. Ă La Presse, le Gatinois de 58 ans soutient ĂȘtre mohawk par sa mĂšre, dont la famille provient de la rĂ©gion d'Oka. Au National Post, il s'est plutĂŽt dĂ©crit en 2016 comme un Warrior d'Akwesasne », une rĂ©serve mohawk Ă cheval sur les frontiĂšres du QuĂ©bec, de l'Ontario et des Ătats-Unis. En 2007, l'historien Carl Beaulieu a fait des recherches sur les ancĂȘtres paternels et maternels de Guillaume Carle dans le cadre de la poursuite qui opposait ce dernier Ă l'Alliance autochtone du QuĂ©bec. L'historien lui a trouvĂ© des ascendances françaises, belges, espagnoles et anglaises. Mais pas le moindre ancĂȘtre autochtone. Guillaume Carle a poursuivi M. Beaulieu en diffamation. Bien que la poursuite ait Ă©tĂ© rĂ©glĂ©e Ă l'amiable par une entente confidentielle, il affirme aujourd'hui l'avoir gagnĂ©e » et avoir prouvĂ© par le fait mĂȘme ĂȘtre un Indien ». UN DIPLĂME 14 CARATS Son curriculum vitae fait Ă©tat d'un doctorat en philosophie obtenu en 2003 Ă l'UniversitĂ© Ashford, aux Ătats-Unis. Il prĂ©cise en entrevue qu'il s'agit en fait d'un PhD » en science informatique, qu'il a suivi ses cours par vidĂ©oconfĂ©rence et qu'il lui a fallu cinq ans pour terminer son doctorat. InterrogĂ© Ă ce sujet au tribunal, en avril 2005, Guillaume Carle avait pourtant prĂ©tendu qu'il n'avait pas eu besoin de suivre de cours pour obtenir ses diplĂŽmes parce qu'il Ă©tait un savant. Mon diplĂŽme, il y a une Ă©tampe 14 carats bord en bord. C'est un vrai diplĂŽme universitaire », maintient aujourd'hui Guillaume Carle. Le sujet de sa thĂšse ? C'est plutĂŽt une invention, celle d'un rack Ă modems » permettant de combiner plusieurs appareils afin d'en augmenter la puissance. La thĂšse a Ă©tĂ© publiĂ©e lĂ -bas, aux Ătats-Unis », soutient-il, mais il n'est dĂ©sormais plus possible de la consulter... Tout est faux de lui. Tout, tout est faux », s'exaspĂšre l'ancien chef provincial Gilles GagnĂ©. Le rĂȘve de ma femme, avant de mourir, c'Ă©tait de lui couper sa couette ! » Avant que nous quittions le casse-croĂ»te, Guillaume Carle nous met en garde Je suis porteur du calumet sacrĂ©. » Ă ce titre, explique-t-il gravement, il ne peut pas mentir. Je ne veux pas vous faire peur [...], mais le monde qui Ă©crive en mal sur nous, ils vont amener ça de l'autre cĂŽtĂ© avec eux autres. » L'ampleur du stratagĂšme Dans un rapport d'enquĂȘte remis le 26 juillet au gouvernement fĂ©dĂ©ral, la firme KPMG a levĂ© le voile sur le stratagĂšme permettant de bĂ©nĂ©ficier d'exemptions de taxes en se faisant livrer des marchandises dans la rĂ©serve mohawk de Kahnawake. Voici, en chiffres, ce que la firme a dĂ©couvert. 7 TYPES DE CARTES Le rapport d'enquĂȘte de KPMG a Ă©tabli que des cartes dĂ©livrĂ©es par sept organisations autochtones avaient Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©es pour obtenir des allĂšgements fiscaux sur l'achat de marchandises. 28 RAPPORTS D'INCIDENTS KPMG a rĂ©visĂ© 28 rapports d'incidents survenus dans la rĂ©serve mohawk de Kahnawake, au sud de MontrĂ©al. Les rapports ont Ă©tĂ© fournis par les Peacekeepers, qui ont saisi plus de 100 cartes sur leur territoire depuis la fin de 2016. 24 VĂHICULES Parmi les 28 rapports Ă©tudiĂ©s, 24 concernaient la livraison de vĂ©hicules dans la rĂ©serve mohawk par des concessionnaires de la rĂ©gion de MontrĂ©al. Les acheteurs provenaient d'aussi loin que le nord du QuĂ©bec et la pĂ©ninsule gaspĂ©sienne. 1 BATEAU Un individu s'est fait livrer un bateau Ă Kahnawake. Comme avec les vĂ©hicules, les Peacekeepers ont exigĂ© qu'il soit retournĂ© au vendeur et qu'une copie de l'annulation de la vente leur soit acheminĂ©e. Un refus de se conformer aurait entraĂźnĂ© une accusation de fraude. DE 40 $ Ă 1000 $ Les individus interceptĂ©s Ă Kahnawake ont payĂ© entre 40 $ et 1000 $ pour obtenir leur carte de membre. Plusieurs d'entre eux semblaient croire qu'ils avaient bel et bien les mĂȘmes droits que les Indiens statuĂ©s, qui n'ont pas Ă payer pour leur carte. Des autochtones autoproclamĂ©s La ConfĂ©dĂ©ration des peuples autochtones du Canada regroupe des communautĂ©s non reconnues, parfois mĂȘme créées de toutes piĂšces par Guillaume Carle. Plusieurs d'entre elles finissent par se dissocier du grand chef au terme de conflits hargneux. En voici quatre. CHIBOUGAMAU NORD-DU-QUĂBEC Depuis deux ans, quelque 600 rĂ©sidants de la rĂ©gion de Chibougamau ont payĂ© 250 $ pour subir un test d'ADN. Ils ont envoyĂ© des Ă©chantillons de salive Ă l'entreprise Eagle Shadow Technologies, propriĂ©tĂ© de Guillaume Carle, qui leur a trouvĂ© des ancĂȘtres autochtones. Depuis, ils forment une communautĂ©. Les tests d'ADN, j'y crois Ă 100 % », assure leur chef, Luc Michaud. Il y croit, mĂȘme si les parents d'un membre dont le test a Ă©tĂ© positif » sont des... immigrants irlandais ! On ne sait pas s'il y a eu un dĂ©couchage », avance M. Michaud, qui espĂšre nĂ©gocier avec le gouvernement pour Ă©tendre le territoire de chasse et de pĂȘche de ses membres. En 2013, Guillaume Carle a pris contact avec Jocelyn Simoneau pour qu'il fonde la communautĂ© Anishinabek de la Petite-Nation. C'est lui qui m'a incitĂ© Ă faire cela. Il disait que ça donnerait de la force Ă sa ConfĂ©dĂ©ration, mais on s'est dissociĂ©s quand on a vu qu'il y avait des choses malhonnĂȘtes », raconte-t-il. Guillaume Carle le lui a bien rendu en plaçant la communautĂ© sous tutelle, en octobre 2014, aprĂšs l'arrestation de Simoneau pour extorsion, menace et prĂȘts usuraires. L'homme, qui prĂ©tendait reprĂ©senter les Algonquins hors rĂ©serve de la rĂ©gion, est nĂ© Ă MontrĂ©al et a grandi en GaspĂ©sie. Guillaume Carle n'est pas un vĂ©ritable autochtone, car il parle avec la langue fourchue du serpent. Tout ce qu'il a pu dire face Ă notre organisation est un tissu de mensonges », dĂ©nonçait le chef de la coopĂ©rative Kitchisaga, Serge Lavoie, au Quotidien de Saguenay, le 14 fĂ©vrier 2007. C'est une pĂ©riode de ma vie que j'essaie de liquider », confie-t-il aujourd'hui. Je l'avais suivi quand il avait quittĂ© l'Alliance autochtone du QuĂ©bec, parce qu'il Ă©tait plus revendicateur. En fin de compte, tout ce qu'il a fait, c'est discrĂ©diter les autochtones. Il a un charisme extraordinaire, mais c'est un vendeur de nuages. » Ă titre d'administrateur de la CPAC, Roger Fleury s'attendait Ă connaĂźtre les Ă©tats financiers de l'organisme. Il nage toujours en plein mystĂšre. C'est Guillaume Carle qui gĂšre l'argent et la façon qu'il le dĂ©pense, ce n'est pas tes affaires. Quand je lui ai posĂ© des questions, il Ă©tait vraiment offusquĂ© », raconte l'ex-chef des Algonquins hors rĂ©serve de Fort-Coulonge. M. Fleury s'est adressĂ© aux tribunaux pour obtenir une reddition de comptes. Guillaume dit qu'il a 50 000 membres. [Ă 80 $ la carte], on parle d'un budget de 4 millions. Je veux savoir oĂč est l'argent parce que je suis imputable. Je ne peux pas fermer les yeux. »Attention demander une piĂšce dâidentitĂ© avec photo de lâacheteur peut sâavĂ©rer risquĂ© : il est trĂšs difficile, pour une personne inexpĂ©rimentĂ©e, de dĂ©tecter une fausse carte dâidentitĂ©. Les points de vigilance pour lâacheteur. Vous ĂȘtes acheteur et votre vendeur rĂ©clame une photo ou une photocopie de votre chĂšque de banque, afin de sâassurer du sĂ©rieux de votre