Forcément l'écoute de musique en France augmente en parallèle pour atteindre 16h36 d'écoute par semaine en moyenne, soit 3 heures de 1Cet article présente une partie des résultats d’une recherche réalisée en collaboration entre un groupe de chercheurs, des professeurs de sciences économiques et sociales et les élèves de seconde et de première de ces derniers. Le thème central de cette recherche, les goûts musicaux, a été choisi à la suite de discussions entre les chercheurs, intéressés par les relations personnelles, les usages du numérique et les pratiques culturelles, et les professeurs, attentifs au fait que le programme de seconde intègre précisément la question des pratiques culturelles. Nous reviendrons plus loin sur les choix de méthode, liés bien sûr à la configuration particulière de cette recherche, mais il est nécessaire d’exposer succinctement dans un premier temps les travaux relatifs aux goûts goûts musicaux2Les enquêtes portant sur les goûts musicaux ont connu un essor notable durant les dernières décennies. Cette profusion s’explique en partie par l’impulsion donnée à ce thème de recherche par les travaux de Michèle Lamont 1992, Paul DiMaggio 1987 ; DiMaggio et al., 1996 ; DiMaggio & Moktar, 2004 et ceux de Richard Peterson 1992a, 2004 ; Peterson & Kern, 1996. Leurs recherches avaient pour ambition de tester le modèle théorique de La Distinction de Pierre Bourdieu 1979, tant du point de vue de sa validité intrinsèque, que de son éventuelle limitation historique et géographique. 3Richard Peterson propose une structuration des goûts selon l’opposition omnivore » apprécier plusieurs genres, qu’ils soient élitistes ou populaires / univore » se limiter à des genres populaires ou élitistes à mesure que l’on passe des classes supérieures aux classes populaires. Les travaux de Michèle Lamont 1992 suggèrent pour leur part que le passage d’une différenciation sociale à une inégalité dépend de la force des barrières symboliques. Philippe Coulangeon 2003 a proposé une actualisation du modèle de la distinction en mettant en avant la légitimation de certains genres et le maintien de corrélations entre le goût pour des genres élitistes » musique classique, jazz et des positions sociales favorisées. Enfin, Hervé Glévarec et Michel Pinet 2009, 2013 remettent en question de façon plus radicale la thèse de la distinction en proposant le modèle de la tablature des goûts musicaux » dans lequel les pratiques au fil des générations effacent les hiérarchies entre les genres et amènent toutes les classes sociales à converger vers les genres populaires » notamment le rock. Cependant, une approche intra-genre, par les artistes par exemple, permet de mettre en lumière des logiques différenciées selon le sexe, le milieu social ou l’âge au sein d’un même genre musical Laffont & Tudoux, 2017. Qui veut étudier les goûts en matière de musique se trouve donc face à des modèles explicatifs à la fois très convaincants et Nicolas Robette et Olivier Roueff 2014 ont suggéré que les divergences concernant le concept d’éclectisme sont partiellement dues à des questions de méthode. Faute de données suffisamment précises, la recherche est limitée à un éclectisme au niveau des genres musicaux. Une enquête expérimentale intégrant les modes de découverte et les conditions d’écoute5Cette réflexion sur les méthodes nous a incités à compléter les enquêtes classiques en y ajoutant trois éléments une identification ouverte des musiques appréciées par les personnes, le contexte d’écoute, les canaux par lesquels les personnes découvrent les musiques qui les intéressent. En effet, alors que, dans la plupart des enquêtes, l’identification des musiques s’effectue par des genres construits en amont par le chercheur, nous avons cherché à nous situer au plus près des indications de goûts données par les enquêtés eux-mêmes, sans présumer dans la phase de recueil des données des catégorisations qu’ils pourraient effectuer concernant les genres. Ce point de départ et le traitement ensuite appliqué visent à permettre le repérage d’univers de goûts musicaux dont la structuration et les contours dépendraient le moins possible d’une construction en amont par les chercheurs. L’hypothèse est ici que cette attention aux choix des enquêtés, à leurs références et leurs catégories, peut fournir des éléments pour approfondir la question de la diversification des références culturelles pointées dans certains travaux Donnat, 2004 ; Bergé & Granjon, 2007.6L’autre élément qui nous a paru devoir être pris en compte simultanément est celui du contexte d’écoute. En effet peu d’enquêtes prennent en compte ces contextes que les enquêtés associent aux différents choix musicaux. Chacun sait, pour l’avoir vécu, que l’on ne choisit pas nécessairement les mêmes types de musique pour une écoute concentrée, une musique de fond durant des périodes de travail, dans les transports ou dans un cadre festif. Il s’agissait ici de le vérifier. Au-delà, l’hypothèse était aussi que la diversification des contenus n’est pas sans lien avec les circonstances dans lesquelles la musique peut désormais être écoutée et que la combinaison des contenus et des contextes d’écoute peut induire des types de rapport différents à la musique. 7Enfin, il existe très peu de travaux sur les modes de découverte des musiques. Le fait qu’elles soient diffusées dans des médias généralistes, proposées sur des plateformes spécialisées ou suggérées par des personnes avec qui on entretient des relations interpersonnelles multiplie pour l’individu les possibilités d’accès et de préférences. En matière de découverte musicale, il paraît essentiel aujourd’hui de mieux évaluer le rôle des médias ainsi que celui des réseaux personnels afin d’inclure dans l’approche la complexification des socialisations musicales et les influences opérant sur le goût. Notre analyse de la distribution des préférences musicales s’intéresse aux musiques auxquelles les enquêtés ont accès, aux influences qu’ils subissent ou qu’ils exercent à travers leur réseau personnel. Notre hypothèse est qu’intégrer ces influences médiatiques ou personnelles dans une approche quantitative peut éclairer la diversité des rapports à la 1. Caractéristiques de l’enquêteNotre enquête a été conduite entre septembre 2013 et juin 2014 conjointement par un groupe de chercheurs du Labex Structurations des Mondes Sociaux » SMS [1], 38 professeurs de sciences économiques et sociales de 24 lycées de l’Académie de Toulouse et leurs élèves de seconde et de première 1 346 élèves. Chaque élève devait passer des questionnaires trois si possible auprès de personnes de 15 à 25 ans, en variant les âges et en recherchant des enquêtés en dehors de sa classe. Les données étaient saisies en classe en présence d’un enseignant dans une base de données questions portaient sur les musiques écoutées par les enquêtés et leur mode de découverte, le rôle de ces musiques dans les relations avec les pairs, et enfin les contextes d’écoute [2]. Les enquêtés devaient citer des morceaux de musique quatre au maximum qu’ils avaient appréciés dans la période récente. Le morceau pouvait être identifié par un titre, un nom d’artiste et un genre, l’enquêté pouvant ne documenter qu’une partie de ces informations. Si le morceau leur avait été conseillé par une personne de leur connaissance ou si eux-mêmes l’avaient conseillé, l’enquêteur notait le prénom de la personne huit au maximum.Le choix des musiques appréciées récemment s’explique par notre souhait de documenter les modes de découverte plus faciles à se rappeler pour des découvertes récentes et il nous a également semblé que cela faciliterait une certaine complicité entre nos jeunes enquêteurs et leurs enquêtés. En effet, nos enquêteurs n’avaient évidemment pas l’expérience de sociologues professionnels. En revanche, nous pensons que leur proximité avec les enquêtés a facilité une expression moins contrainte par ce que des jeunes peuvent percevoir comme des attentes sociales de la part d’adultes chercheurs en sciences sociales. Par ailleurs, leurs enquêtes ont été suivies et guidées avec une grande attention par leurs professeurs, dont nous saluons le professionnalisme, l’implication et l’ choix de réponses proposées pour les questions posées pour chaque morceau résultent d’une discussion avec les professeurs lesquels avaient travaillé en amont avec leurs élèves. Ils tiennent compte des contraintes de durée de passation et du souhait de distinguer ce que les jeunes écoutent pour eux-mêmes et ce qu’ils partagent avec leurs analyses qui suivent portent sur une population spécifique de 1 447 enquêtés ayant cité au moins deux artistes [3]. Nous avons fait figurer en annexe électronique des tableaux présentant la répartition des enquêtés par âge, sexe et niveau d’études de la mère. Ces comptages montrent que nos enquêtés sont plutôt jeunes, l’âge médian est de 17 ans, les 23-25 ans ne représentent que 13 % de l’échantillon Annexe 1, Les filles sont légèrement surreprésentées 55 % par rapport aux jeunes du même âge vivant en France. Ils sont également d’une origine sociale plus favorisée – deux tiers des enquêtés ont une mère diplômée de l’enseignement supérieur, ce qui est un effet du recrutement social des filières auxquelles appartiennent les lycéens-enquêteurs. Toutefois, les différentes catégories d’âge, d’études ou de profession sont suffisamment représentées pour permettre des comparaisons entre ces catégories [4].8Notre enquête porte sur la tranche d’âge des 15-25 ans, période de la vie où se développent et se stabilisent les goûts en matière de musique. Si les raisons de ce choix sont partiellement contingentes, comme nous l’expliquons plus loin, l’intérêt est aussi de limiter les effets de génération qui complexifient les travaux présentés plus haut. La focalisation sur cette période de transition vers l’âge adulte permet également de questionner à nouveaux frais la persistance de la polarisation des goûts en fonction des catégories sociales et la dimension genrée chez les jeunes qui a été particulièrement étudiée par Sylvie Octobre 2004, 2010, 2011. 9Nous commencerons la présentation des résultats par les genres et les artistes cités. Nous montrerons dans une première section que les enquêtés attribuent de façon écrasante les musiques citées à des genres qui étaient naguère considérés comme peu légitimes, la musique classique et le jazz étant réduits à une présence quasiment anecdotique. Nous verrons également que, si les artistes les plus cités dans notre enquête correspondent aux succès du moment janvier et février 2014, ils ne représentent qu’une infime partie de ceux qui apparaissent dans les réponses [5]. L’analyse des variations de ces réponses selon le sexe et l’origine sociale des enquêtés permet de mettre au jour des types d’artistes plus ou moins consensuels c’est-à-dire dont le taux de citation n’est corrélé avec aucun de ces deux critères ou différenciants présence d’une corrélation. Dans une deuxième section, nous présenterons les résultats d’une classification des enquêtés selon leurs proximités dans les choix musicaux exprimés. Six classes permettent de résumer certaines des régularités repérées dans la première section. Dans la partie conclusive nous discuterons les différentes théories au regard de nos analyses. Proche des résultats de certaines enquêtes sur les adolescents, notre étude suggère que chacune de ces théories apporte un éclairage partiel sur une réalité qui s’est complexifiée et que la diversité des usages et des fonctions de la musique relève tendanciellement d’autres logiques que celle de la différenciation et variations 10Nos enquêtés pouvaient citer les musiques par le genre de musique, l’artiste ou le titre du morceau. Il arrive que nous ayons le titre mais pas le nom de l’artiste 167 cas ou l’inverse 753 cas. Cela nous a conduit à nous concentrer sur les artistes cités, en considérant que ce niveau fait plus souvent sens pour les enquêtés que celui des genres musicaux populaires et une grande diversité d’artistes11Commençons par une analyse des genres musicaux tels qu’ils apparaissent dans les réponses. Lors de la saisie des données par les enquêteurs-lycéens, le genre était la seule rubrique obligatoire, les enquêteurs saisissant éventuellement des espaces ou le terme inconnu », toutes réponses que nous avons regroupées sous ce dernier label 24 occurrences sur 4 369 morceaux. Ils pouvaient aussi saisir le terme aucun » si l’enquêté considérait que le morceau cité ne correspondait à aucun genre qu’il connaissait 20 occurrences. 328 désignations de genres ont été saisies, mais beaucoup sont des graphies différentes renvoyant à un genre identique par exemple k pop », Kpop » et k-pop » désignent sans ambiguïté la Korean Pop », c’est-à-dire la musique populaire coréenne ou des genres très peu cités par exemple le Néo-métal » est cité deux fois, seules 25 désignations recueillant plus de 20 citations prises ensemble, elles rassemblent 78,1 % des citations. En coopération avec les enseignants, et après diverses recherches sur Internet et écoute de nombre des morceaux cités, nous avons procédé au regroupement des désignations en 26 genres [6] » dont les catégories Inconnu » et Aucun » déjà évoquées et un genre Divers », regroupant des désignations rares que nous n’avons pas pu regrouper avec d’autres ce genre rassemble 32 citations, soit 23 genres identifiés et regroupant 4 293 citations 98,3 % du total. Voici la nomenclature que nous avons finalement retenue Tableau 1 Genres musicaux retenus pour l’analyseGenre musicalEffectifsPourcentagePop89420,5Électro73716,9Rock71416,3Rap68915,8Rap français2164,9Soul1864,3Reggae1593,6Chanson française1383,2Hip hop902,1Variétés internationales811,9Métal601,4Dance571,3Classique471,1Jazz390,9Dub380,9Folk380,9K pop260,6World180,4Alternatif170,4Latino160,4J pop120,3Bande originale 110,3Blues100,2Inconnu ou Aucun ou Divers661,5Total4 369100,0Tableau 1 Genres musicaux retenus pour l’analyse12S’agissant des artistes, nous disposons de 4 369 citations de morceaux de musique pour 1 447 enquêtés ayant cité deux morceaux au moins et ayant identifié un artiste. Sans surprise, les artistes les plus cités sont ceux qui figuraient dans les classements des radios ou des ventes de disques à l’époque de l’enquête, ce qui est d’une certaine manière rassurant sur la similarité de notre échantillon par rapport à la population des consommateurs de musique nous le verrons plus loin, les artistes les plus cités ne sont pas nécessairement les plus consensuels. Il conviendrait plutôt de parler de zones de consensualité ». Ainsi, les différences concernant le sexe des enquêtés sont peu marquées en ce qui concerne le niveau de popularité des artistes cités, même si les garçons dont la mère a un niveau d’études d’au moins bac + 4 citent légèrement plus que les filles de la même catégorie des artistes en dehors de notre top 80 ». En revanche, les jeunes dont les parents ont le plus haut niveau d’éducation se rassemblent autour du rejet des artistes les plus populaires du classement, lesquels sont au contraire plébiscités par les enquêtés dont les parents ont un niveau d’éducation des résultats de notre enquête est que, au-delà du groupe de 50 à 100 artistes dont les musiques étaient les plus populaires dans la période de passation du questionnaire, il y a une très grande diversité des références, puisque nous avons recensé en tout 1 084 artistes cités au moins une fois. Toutefois, les 100 artistes les plus cités captent 63,3 % des citations, dans une distribution statistique de type loi de puissance ». Cette convergence des choix sur un petit nombre d’artistes peut s’interpréter comme le caractère plutôt conformiste de l’échantillon, mais il est probable qu’elle est due également à notre choix de centrer le questionnement sur les artistes appréciés 2. Des convergences avec l’enquête sur les pratiques culturelles des FrançaisDans l’enquête sur les pratiques culturelles des français de 2008, on observe que, parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans, les garçons écoutent plus souvent du rap, différentes formes de musiques électroniques et de la techno que les filles du même âge. Alors que ces dernières ont plutôt tendance à préférer écouter des variétés françaises, de la pop, du r’n’b ou des chansons françaises. La préférence pour le rock est, quant à elle, transversale puisqu’une proportion équivalente de garçons et de filles déclare préférer ce genre musical. Une fois prises en compte les différences liées au sexe, on retrouve en partie chez les garçons et les filles les mêmes tendances relativement à l’origine sociale captée ici par la catégorie socio-professionnelle du père le r’n’b est corrélé avec une origine ouvrière, le rock plutôt avec le fait d’avoir un père cadre ou chef d’entreprise. Pour d’autres genres musicaux, en revanche, les corrélations avec l’origine sociale varient selon le sexe. Ainsi, la pop a plutôt tendance à être privilégiée par les filles dont le père est cadre ou chef d’entreprise et le rap par les garçons enfants d’ouvriers. Sur le plan de la langue, les jeunes dont le père est cadre ou chef d’entreprise écoutent plus que les autres de la musique en anglais, ceux dont le père est ouvrier ayant tendance à préférer de la musique chantée en français. Calculs effectués sur la base du ministère de la Culture en sélectionnant les enquêtés de 15 à 25 ansTableau 2 Les 20 artistes les plus citésTableau 2 Les 20 artistes les plus citésDes artistes générationnels et des artistes clivants15Y-a-t-il des liens entre les caractéristiques sociales des enquêtés et les artistes qu’ils citent ? La figure 1 présente les écarts à l’indépendance standardisés et ajustés pour les tableaux croisant trois éléments les artistes les 80 plus cités, plus un regroupement des autres, le fait d’avoir une mère dont le niveau d’études est supérieur ou égal à quatre années après le baccalauréat en abscisse, le fait d’être un garçon ordonnée. Cette figure permet de repérer un ensemble d’artistes pour lesquels il n’y a pas de corrélation significative avec le sexe ou le niveau d’études de la mère Michael Jackson par exemple, regroupés dans le rectangle central. Les autres rectangles correspondent à des écarts significatifs pour l’une ou l’autre de ces variables des artistes plus appréciés par les filles One Direction ou les garçons Eminem, les enquêtés dont la mère est plus diplômée les Beatles ou moins diplômée Maître Gims. Peu d’artistes se distinguent sur les deux variables à la fois Kaaris pour les garçons dont la mère est peu diplômée, le groupe des artistes peu cités pour ceux dont la mère est plus diplômée. 16La figure 1 fait apparaître trois informations importantes l’existence d’ artistes-rassembleurs » qui ne différencient pas les enquêtés sur le plan du sexe ou du niveau social appréhendé par le diplôme de la mère, celle artistes-genrés » qui sont cités plus souvent par des filles ou par des garçons, et enfin l’existence d’ artistes socialement-situés » qui sont cités plutôt par des enquêtés dont la mère a un niveau élevé d’études ou au contraire par ceux dont la mère est moins diplômée. Les artistes-rassembleurs » Stromae par exemple, extrêmement présents sur les médias au moment de l’enquête, forment une sorte de fond musical générationnel [7], constitué des morceaux et des icônes qui, partagés par toute une génération, fourniront un repère temporel commun. Si le fond musical générationnel est commun à tous les jeunes de l’enquête, l’existence d’un univers musical féminin s’opposant à un univers musical masculin apparaît nettement, ce qui nous a conduits à identifier des artistes-genrés » par exemple Beyoncé pour les filles et Eminem pour les garçons. Les artistes socialement situés » sont choisis préférentiellement soit par les jeunes issus de milieux éduqués Red Hot Chili Peppers, Green Day, les Beatles, d’autres artistes peu cités soit par ceux qui sont issus de milieux moins éduqués Maitre Gims. Les trois artistes corrélés avec un niveau d’études élevé de la mère relèvent tous du genre rock, lequel est globalement le plus corrélé avec cette caractéristique 1 Corrélations entre les artistes les plus cités et les caractéristiques de ceux qui les citent sexe et diplôme de la mèreFigure 1 Corrélations entre les artistes les plus cités et les caractéristiques de ceux qui les citent sexe et diplôme de la mère17S’il existe des artistes que l’on pourrait qualifier d’artistes au féminin, au sens où ils sont tout particulièrement cités par les filles, il est intéressant de souligner qu’ils ne sont pas source de clivage de classes les jeunes filles se retrouvent plus souvent autour de ces artistes, indépendamment de leur catégorie sociale d’origine. Il n’en va pas de même pour les garçons les artistes au masculin polarisent au contraire des différences de classe. 18Comment expliquer le rôle contrasté de la classe sociale dans les choix musicaux ? Nous pouvons avancer plusieurs hypothèses 19– chez les filles, la musique est un faible marqueur de classe, les différences sociales se manifestant autour de l’apparence physique le maquillage, les vêtements, les accessoires ;20– chez les garçons, il existe bien une cristallisation autour d’artistes différents, mais elle obéit à deux logiques distinctes les garçons de classe populaire, et en particulier les plus jeunes, se rassemblent plus que d’autres autour d’artistes tels que Kaaris ou Booba, ce qui laisse supposer une représentation de la virilité très classique chez eux. Les garçons de classes supérieures pour leur part se distinguent par leur propension à citer des artistes rares, ce qui suggère chez une partie d’entre eux une logique d’amateur à la recherche de nouveaux même si cela semble être plus discret, ce graphique fait apparaître que c’est autour du genre rock que se construisent les différences de classe, que celui-ci soit classique Pink Floyd, Queen ou nouvelle scène Artic Monkeys et Green Day.Réseaux personnels et contextes d’écoute22Nous nous sommes intéressés aux modes de découverte et de partage des artistes chaines de relations personnelles [8], médias, réseaux numériques et aux circonstances dans lesquelles la musique était écoutée écoute attentive en solo, pendant une fête ou une activité….23Les enquêtés découvrent essentiellement la musique par leurs proches 36 %, mais aussi par les médias généralistes – télévision, radio, presse – dans 28 % des cas [9]. Les réseaux numériques interviennent aussi dans le processus de découverte Facebook, Youtube…, 21 % des musiques citées ont été découvertes en ligne, 8 % par des médias spécialisés en ligne. Le concert est un lieu plus marginal de découverte 2 %, probablement parce que, le plus souvent, on va voir en concert ce que l’on connaît déjà et que beaucoup d’enquêtés, encore très jeunes, ne fréquentent pas encore les concerts. Il y a enfin 4 % de situations autres » musiques entendues dans des lieux publics ou à des occasions diverses. La découverte par les médias – presse, télévision, radios – est plus fréquente chez les 23-25 ans ou chez les enquêtés dont les parents sont les moins diplômés, alors que le concert et surtout les médias spécialisés sont une circonstance de découverte plus fréquente chez ceux dont les parents sont les plus diplômés. Les réseaux sociaux numériques sont plus prisés par les 15-18 ans 23 % alors que cet usage est moins fréquent chez les 23-25 ans 13 %. Indépendamment du niveau d’études des parents, les filles découvrent la musique plus souvent par les médias – presse, télévision, radios – et les garçons par tous les autres canaux. Les relations personnelles qui sont citées comme étant à l’origine des découvertes musicales concernent très majoritairement des personnes de la même génération 47 % sont présentés par les enquêtés comme des amis proches, 13 % comme des frères ou sœurs, 13 % comme des copains », 7 % comme des relations amoureuses, 3 % comme des camarades d’études, soit 83 % au total pour les personnes dont on peut penser qu’elles ont des âges proches de ceux des enquêtés. Mais les parents ne sont pas absents 8 % des personnes citées. Les autres catégories autres membres de la famille » et autres » sont plus chaque préférence musicale, les jeunes pouvaient renseigner un ou plusieurs contextes d’écoute [10]. Une majorité des réponses mentionnent des écoutes pendant une activité physique ou lors de déplacements 56 %, ou encore une écoute attentive et solitaire 55 %. La dimension relationnelle est également évoquée, 51 % des musiques sont écoutées avec des amis et près de 30 % sont diffusées lors de moments festifs. Si moins de 30 % des écoutes se réalisent dans un seul contexte, 44 % ont lieu dans deux ou trois circonstances différentes et 25 % dans au moins quatre circonstances. Les contextes d’écoute varient peu en fonction du sexe de l’enquêté, nous remarquons seulement que les garçons citent un peu plus que les filles le contexte des fêtes 33 %. L’origine sociale marque plus les pratiques d’écoute, avoir une mère diplômée de l’enseignement supérieur augmentant la probabilité d’écouter de la musique entre amis 53 %, en musique de fond 50 % ou de manière attentive 57 %. Nous constatons aussi un effet de l’âge sur ces pratiques, les plus jeunes citent plus que les autres les écoutes entre amis 55 % ou en solo 57 %.25Écouter de la musique est une pratique sociale les relations personnelles interviennent dans près de trois quarts des réponses, soit comme source de découverte 35 %, soit dans le fait de partager ses morceaux préférés du moment avec une personne de son entourage 47 % [11]. Si la musique peut s’écouter seul de manière attentive ou pendant une activité, les enquêtés l’écoutent également en groupe avec des amis ou lors de fêtes. La relation entre les choix musicaux et la sociabilité fonctionne ainsi dans les deux sens nos données permettent de montrer les effets des relations interpersonnelles sur les découvertes musicales. Mais il va de soi que ces échanges de recommandations contribuent à maintenir et construire les liens, ce que confirme également le fait que beaucoup de morceaux soient écoutés avec des avons demandé aux enquêtés de renseigner leurs préférences musicales à l’aide d’une question ouverte répétée quatre fois. L’analyse de ce type de données renvoie généralement à deux grandes orientations regrouper les réponses dans une ou plusieurs variables avec un nombre restreint de modalités ou exploiter les réponses à l’aide des outils classiques de l’analyse de données analyse factorielle de tableaux croisés ou juxta­posés. Dans notre cas, cette approche n’est pas forcément intéressante, les artistes peu cités moins de cinq citations étant très nombreux dans nos données. Nous avons analysé les co-citations d’artistes afin de détecter des univers musicaux, au sens de musiques qui fonctionnent ensemble. Plus des artistes sont associés dans les réponses, plus nous avons considéré qu’ils appartiennent à un même univers musical. Techniquement, nous avons constitué un réseau bipartite two-mode network avec un niveau individu » et un niveau préférence musicale ». Si des individus ont cité un même artiste, ils sont alors liés par cette préférence musicale. Nous avons utilisé la méthode de Louvain Blondel et al., 2008 pour constituer les classes d’enquêtés sur la base des goûts musicaux qu’ils avaient en commun. Cette méthode qui repose sur un algorithme qui optimise la modularité recherche de groupes cohésifs est tout à fait adaptée aux données traitées ici. Nous avons regroupé les enquêtés en fonction des co-citations d’artistes, choisissant de privilégier la cohérence des univers musicaux pour analyser ensuite les caractéristiques socio-démographiques et les pratiques des individus qui les six classes obtenues sont des univers musicaux qui peuvent être plus ou moins corrélés avec des caractéristiques sociales, des contextes d’écoutes, des sources par lesquelles la musique parvient aux personnes et des réseaux de conseils. Si l’interprétation s’en trouve complexifiée, cet arbitrage a pour avantage de préserver la richesse des goûts exprimés. Il permet également de faire apparaître l’importance plus ou moins grande de la musique dans la vie des enquêtés, centrale pour certains, réduite à un rôle de support des activités ou de marqueur générationnel pour d’autres, selon sa place dans les sociabilités et la construction de l’identité sexuée des la classification retenue, six classes se distinguent nettement [12]. Nous les présentons par ordre de relation sélective à la musique29Cette classe totalise un peu plus de 43 % des artistes mentionnés par les enquêtés et concerne à peu près la même proportion de nos enquêtés Tableau 3. Même si le rock, la pop, l’électro, le rap sont les plus cités, cet univers se distingue surtout par des goûts plus divers et rares pour cette génération kpop [13], métal, reggae, alternatif, folk, classique [14]. Les enquêtés qui y sont regroupés citent plus que d’autres des références artistiques rares la majorité des artistes cités par les 15-25 ans de cette classe 60 % ne figure pas parmi le top 80 » de l’enquête. De même, si l’on retrouve des artistes populaires chez tous ces enquêtés, ils ont tendance à citer de préférence des artistes plus confidentiels situés dans la seconde partie de la liste des 80 plus relation à la musique que l’on peut qualifier de sélective se traduit également dans un rapport intense à cette consommation culturelle qui accompagne leur vie, à la fois dans des moments d’écoute en solo 86,3 % possèdent des musiques enregistrées, mais également comme fond sonore au cours de leurs activités quotidiennes. Cet intérêt pour la musique s’étend aux modes de découverte. Ce sont les plus variés de notre enquête [15], ils indiquent une démarche active en direction de la musique et cela se traduit par des échanges de conseils et le partage des musiques aimées en effet, c’est dans cette classe que la musique passe le plus par des prescripteurs qui font partie de l’entourage amical ; de même, ces jeunes conseillent plus volontiers des artistes qu’ils apprécient. Associée à l’existence d’un répertoire familial déclaré, on peut supposer que la musique est pour eux à la fois importante pour elle-même et partie intégrante des relations affinitaires et affectives. C’est également la seule classe où l’on trouve une corrélation positive avec la pratique amateur 35,7 % pratiquent un instrument de musique. 31Le milieu social auquel ces enquêtés appartiennent n’est pas étranger à cette relation sélective à la musique puisqu’ils sont plus nombreux dans ce groupe à être issus de familles fortement diplômées plus de pères d’un niveau bac + 4 et/ou appartenant à des catégories professionnelles plus favorisées. Par ailleurs cette classe comprend plus de filles 60 %, ce qui confirme une tendance forte soulignée par Olivier Donnat 2005 la féminisation des pratiques culturelles, quel que soit le type d’activités, est placée sous le signe de l’assiduité et de l’engagement dans les pratiques, y compris s’agissant des cultures légitimes lecture, spectacle vivant…. De façon indirecte, cette forte présence des filles dans ce groupe pourrait aussi expliquer l’implication dans la relation à la musique déjà existante chez les 6-14 ans Octobre, 2004, cette relation peut également être mise en relation avec la propension des filles à échanger beaucoup plus facilement que les garçons Octobre, 2005. Celle-ci se prolongerait chez les 15-25 ans et expliquerait en partie la caractéristique de ce groupe d’enquêtés à échanger autour de la musique et à inclure ces échanges dans leurs réseaux 3 Caractéristiques de la classe 1Tableau 3 Caractéristiques de la classe 1Une relation romantique à la musique32L’effectif de cette classe est bien plus réduit que celui de la précédente les nombres d’artistes cités et d’enquêtés y sont trois fois moins importants Tableau 4.33Cet univers s’organise autour des artistes les plus populaires chez les garçons. Le rap arrive en tête à travers les figures que sont Maître Gims, Booba et Kaaris, même si la pop et la Soul sont également des genres qu’ils apprécient. Une explication peut être avancée s’agissant de cette préférence pour des artistes et des genres populaires la musique qu’ils écoutent est portée par les réseaux numériques qui jouent un rôle important dans la façon dont ils accèdent aux informations sur les artistes. Cela favorise des goûts orientés vers la musique commune à tous les jeunes de leur génération, celle-ci ne faisant pas pour ces enquêtés l’objet de beaucoup d’échanges entre eux, de même que l’on trouve peu chez eux ce qui serait de l’ordre d’une transmission familiale. La musique d’ailleurs ne les suit pas dans leur quotidien puisqu’ils l’écoutent plus rarement que les autres en fond sonore et elle n’est pas centrale dans la relation qu’ils entretiennent avec leur famille et leurs pairs. Ceci conduirait à penser que, à l’opposé d’une relation sélective-distinctive à la musique qui caractérise le groupe précédent, les enquêtés qui se rattachent à cet univers musical – du rap d’abord et de la pop ensuite – entretiennent avec elle une relation plus textes en langue française sont tout particulièrement présents dans les morceaux et l’ensemble des genres appréciés. Une hypothèse peut être esquissée au regard d’une caractéristique de cette classe les parents de nos enquêtés ont une formation courte et occupent plus que les autres une position basse dans la stratification sociale. Issus de familles dont le capital économique et culturel est faible, ces jeunes auraient plus tendance que les autres à associer de la langue anglaise à l’univers scolaire et à préférer des paroles en penchant pour des textes exprimés dans la langue natale peut aussi trouver une explication que nous pourrions qualifier de besoin de se trouver les paroles des chansons, comme le roman ou la poésie, offrent un potentiel imaginaire ouvrant sur des hypothèses d’expériences qui permettent de se chercher dans les émotions, les histoires et les situations qui y sont décrites. Cette projection trouverait à se prolonger dans une caractéristique propre à ce groupe l’intérêt qu’ils portent à la vie de leurs stars du moment dont ils suivent l’actualité régulièrement. On pourrait résumer ces tendances en disant que cette pratique culturelle comporte une dimension romantique », au sens littéral du terme. Tableau 4 Caractéristiques de la classe 2Tableau 4 Caractéristiques de la classe 2Une musique générationnelle36Dans cet univers qui réunit 189 enquêtés voisinent neuf genres musicaux significativement présents Tableau 5. En dépit de cette variété, les corrélations montrent un centrage particulier autour du hip-hop, de la chanson française, de la pop et des variétés internationales. Ces différents genres ont en commun d’être incarnés par les artistes les plus cités dans notre enquête, artistes qui plus tard symboliseront pour les enquêtés à la fois une période de leur vie mais aussi une décennie si le marketing s’en empare. Pour ces enquêtés qui sont parmi les plus âgés de notre population, la musique provient largement des médias classiques télévision, radios. Si certaines radios peuvent se révéler très spécialisées, la musique diffusée par l’ensemble des radios toutes regroupées dans notre analyse est moins diversifiée que celle qui transite par les réseaux personnels ou certains sites Internet. Aussi, c’est sans surprise que l’on trouve dans cet univers la concentration la plus importante d’artistes appartenant au Top 20 » de notre population. Dans cet univers, aucun contexte d’écoute n’est privilégié le bain musical est celui du moment et la musique fait peu l’objet d’échanges entre pairs, ce qui se conçoit facilement puisqu’il n’est pas besoin d’échanger des musiques déjà connues de tous. C’est un univers musical plutôt féminin plus de 61 % de l’effectif de ce groupe, centré autour du Top 20 de l’enquête, plutôt celui de jeunes issus des classes moyennes et populaires. Tableau 5 Caractéristiques de la classe 3Tableau 5 Caractéristiques de la classe 3Une musique diversifiée autour d’une base partagée37Cet univers regroupe des enquêtés appartenant plutôt à des catégories supérieures diplôme et profession du père, sans caractéristique de genre ou d’âge Tableau 6. Comme ceux de la classe 3, ces jeunes partagent le goût pour des artistes qui font consensus dans leur génération – les artistes très cités et les musiques du Top 20 – que beaucoup écoutent en musique de fond, mais ils s’en distinguent en y adjoignant des artistes moins connus et des genres musicaux plus rares dans cette tranche d’âge jazz et classique, manifestant ainsi ce qui peut être interprété comme des indices d’ dans cet univers le Top 20 est aussi écouté que dans la classe 3, ces jeunes s’en distinguent par un répertoire plus vaste puisqu’ils apprécient également des artistes moins cités ainsi qu’un peu de jazz et de classique. Alors que la majorité des jeunes de cet univers ne semble pas entretenir un rapport particulièrement fort avec la musique, celle-ci participe pourtant à la construction et l’entretien des liens affinitaires au regard des conseils et discussions dont elle fait l’objet en effet, que ce soit en amont on leur a conseillé ou en aval ils ont conseillé, ces enquêtés citent beaucoup de personnes avec lesquelles ils échangent dans le domaine musical. Pour ces jeunes qui tendanciellement appartiennent aux classes aisées, la musique constitue un thème de discussion parmi d’ classe, qui partage avec la précédente une faible implication dans le rapport à la musique mais s’annonce plus éclectique dans les références musicales, semble réunir autour d’un rapport à la musique des catégories sociales différentes les filles des classes supérieures et les garçons des milieux populaires. Ainsi, cette consensualité autour des artistes les plus reconnus, résultant de la faible implication de ces jeunes dans l’écoute de la musique, est contrebalancée par une diversité des références musicales qui tient à deux groupes socialement distincts dont la co-présence dans cette classe produit à la fois une mixité sexuelle et un effet relatif de diversité en matière de 6 Caractéristiques de la classe 4Tableau 6 Caractéristiques de la classe 4Le Rap américain40Cet univers musical est clairement celui du rap dont la caractéristique est d’être mâtiné de pop, pour peu qu’on écoute les musiques citées Tableau 7. Sans qu’il s’agisse d’un genre musical exclusif puisque l’électro, la pop et le rock font également partie des genres que ces enquêtés apprécient, le rap en anglais – même si cela n’exclut pas le français – domine largement leur répertoire sont plus souvent des garçons et parmi les plus jeunes. Ils sont particulièrement utilisateurs d’internet et les musiques qu’ils citent ont été souvent découvertes via les réseaux numériques et en ligne. Même si leurs repères musicaux sont légèrement plus larges que les enquêtés des classes 3 et 4, les enquêtés de cette classe citent des artistes figurant parmi les plus connus et il est vraisemblable que leur pratique de l’ordinateur les expose aux recommandations algorithmiques des plateformes musicales. Peu reliée à un patrimoine musical familial, leur musique s’inscrit dans les sociabilités avec les pairs puisque ces enquêtés l’écoutent plus que les autres avec des amis. De ce point de vue, on peut penser que ces échanges de musiques sont le prolongement de comportements adolescents qui s’inscrivent sous le registre du faire ensemble » Delaunay-Téterel & Metton-Gayon, 2009, spécifique aux modalités de construction de l’identité masculine. Ils semblent entretenir avec la musique un rapport étroit si l’on en juge par leur tendance à posséder chez eux les enregistrements des artistes qu’ils musique festive et fonctionnelle42Centré exclusivement sur notre Top 20, cet univers est celui d’une musique consommatoire qui accompagne les moments festifs et dans laquelle l’électro tient une place importante Tableau 8. La radio et la télévision sont les sources qui permettent à ces enquêtés de se tenir au courant de l’actualité musicale du moment. Ces enquêtés – qui ne sont pas caractérisés par une identité sexuée, un âge ou un milieu social – ont légèrement plus que les autres grandi dans un environnement rural. Cet usage essentiellement récréatif de la musique explique qu’elle n’apparaît pas centrale dans la vie de cette classe la musique n’est pas le support de relations personnelles ils conseillent moins que les autres leurs musiques à une relation et ces jeunes ne manifestent pas d’investissement particulier autour de cette pratique culturelle. Pour eux, il est probable que la construction de l’identité et les modes de sociabilités se nouent autour d’autres activités et 7 Caractéristiques de la classe 5Tableau 7 Caractéristiques de la classe 5Tableau 8 Caractéristiques de la classe 6Tableau 8 Caractéristiques de la classe 6Conclusion43Cette enquête présente bien sûr des limites. Constitué par des enquêteurs lycéens des filières générales, notre échantillon laisse de côté une partie des couches les plus populaires. Par ailleurs, fondée sur les goûts du moment les morceaux appréciés récemment, notre enquête n’explore pas les préférences plus générales. Enfin, le choix d’une tranche d’âge particulière 15-25 ans, s’il permet de neutraliser l’effet de génération, présente évidemment le défaut de laisser de côté les âges dans lesquels peut parfois s’affirmer le goût pour des musiques habituellement jugées plus légitimes ». 44Cependant, en laissant les enquêtés libres de leurs choix, l’enquête permet de mieux discerner la diversité des morceaux et des artistes. Ensuite, pour chaque morceau sont posées des questions qui en précisent les conditions de connaissance et d’écoute. Enfin, et surtout, c’est la première fois à notre connaissance que l’on inclut de façon aussi précise la dimension des relations sociales dans une enquête sur les goûts musicaux. 45Ceci posé, nous pouvons avancer un certain nombre d’enseignements que ce travail permet de tirer. 46Le premier est la quantité élevée de références musicales et de genres cités par les 15-25 ans. La source de cette multiplicité peut être la diversité des productions musicales consécutive à l’explosion de cette consommation culturelle depuis les années 1980. Elle est également liée à la méthode que nous avons choisie, qui éclaire la partie immergée de l’iceberg des références musicales, au-delà de la partie émergée des artistes très connus qui font en général l’objet des enquêtes de ce type. 47Le deuxième enseignement est la variété des dimensions des univers musicaux. Trois principales dimensions ressortent de cette étude festive, générationnelle et distinctive. La dimension festive fait apparaître la place de la musique durant cette période du passage de la jeunesse vers la vie adulte elle déclenche, accompagne et soutient des moments de convivialité intense. Elle est particulièrement représentée par la classe 6 qui montre l’existence d’un univers musical contextuel et fonctionnel dans la mesure où ce qui compte est sa capacité à provoquer et soutenir des moments partagés, caractéristiques de cette période de la vie. La seconde dimension – générationnelle – est constituée par des musiques et artistes consensuels qui rapprochent les individus d’une même génération autour de morceaux largement diffusés. Peu marqué socialement, ce fond musical regroupe indistinctement les filles et les garçons. La troisième dimension – distinctive – est celle des musiques socialement marquées dans lesquelles des choix musicaux laissent clairement apparaître des différences de classe ou de genre. Les classes 1 et 2 sont celles où se lisent le plus distinctement les oppositions de goûts socialement marquées la relation sélective à la musique est tendanciellement celle des jeunes issus de catégories sociales supérieures et la relation romantique à la musique plus souvent l’expression des catégories populaires. Les identités sexuées apparaissent nettement dans les classes 2 et 5, à dominante dernier enseignement est la difficulté de rattacher ces résultats à une seule des théories habituellement proposées. La thèse de l’éclectisme des couches supérieures portée par Richard Peterson peut trouver à s’alimenter dans le nombre considérable d’artistes cités par nos enquêtés plus de 1000, même si pour cet auteur, l’éclectisme est d’abord une diversité des genres, qui n’apparait pas dans ces données. Le modèle de la tablature avancé par Hervé Glévarec trouve dans notre enquête un certain étayage empirique dans la mesure où nous voyons des différences importantes entre des artistes inscrits dans un même genre en ce qui concerne les caractéristiques sociales de ceux qui les citent. Nous avons cependant observé des différences sociales significatives entre certains genres. Au regard de nos résultats, les différences sociales de goûts en matière de musique, mises en évidence naguère par Pierre Bourdieu, continuent d’exister, même si elles se présentent sous un jour nouveau lié à des évolutions inter-genres, voire intra-genre, qui déplacent l’expression de ces différences. Au caractère marginal de la musique classique dans la classe d’âge que nous avons étudiée s’oppose l’importance prise par le rock, qui a connu une diffusion massive et une montée en légitimité importante depuis les années 1970. Si l’on considère que l’expression des goûts musicaux est pour les individus et les groupes sociaux une modalité de la distinction, il est vraisemblable que le rock peut constituer aujourd’hui un support de distinction équivalent de ce que pouvait être la musique classique jusqu’aux années 1960-1970, ce qui était suggéré par Philippe Coulangeon 2003, 2010. Par ailleurs, les différences notables apparues dans notre enquête au sein même des genres – le rap en anglais ne séduit pas tout à fait le même public que le rap chanté en français qui est plus fréquent chez les garçons des couches populaires – suggèrent que ces distributions plus fines à l’intérieur des genres peuvent être également lues comme le déplacement de logiques de distinction qui auraient pu sembler aplanies dans la tranche d’âge des 15-25 émiettement en univers distincts se combine avec la variété des usages de la musique. Les classes que nous avons dégagées montrent en effet que les regroupements autour d’univers de goûts relèvent de logiques différentes dont les dimensions festives, générationnelles et distinctives rendent compte. Elles esquissent également deux grandes formes de relations – une faible implication, ou un rapport étroit – que les jeunes entretiennent à la musique ; celles-ci se ne confondent pas complètement avec les trois dimensions et s’avèrent relativement transversales. Cela suggère que des logiques diverses sont à l’œuvre et l’on peut supposer que si, dans certains cas, une distinction discrète se joue encore dans la musique, il est également probable que celle-ci n’est plus aujourd’hui le lieu où la distinction au sens de Pierre Bourdieu s’exerce le des conséquences de cette diversification est l’accroissement des réseaux personnels par lesquels circule la musique et par lesquels les individus s’entendent sur sa valeur. Si le processus de distinction subsiste, celui-ci est moins que par le passé appuyé sur des instances de légitimation surplombantes et imposantes », il résulte plutôt de ces réseaux plus réduits d’interconnaissance et reconnaissance. L’enquête montre en effet que les chaines de recommandation complètes [16] sont plus fréquentes chez les jeunes issus de classes supérieures et concernent tendanciellement les artistes plus confidentiels. Cela permet de penser que, selon les situations, les individus peuvent passer ou non de logiques de différenciation à des logiques de une approche inédite sur les goûts en matière de musique, notre étude fait apparaître une réalité complexe qui suggère une certaine complémentarité des théories les plus courantes dans le domaine [17]. Notes [1] Ce travail, réalisé dans le cadre du LABEX SMS portant la référence ANR-11-LABX-0066, a bénéficié d’une aide de l’État gérée par l’Agence nationale de la recherche au titre du programme Investissements d’avenir portant la référence no ANR-11-IDEX-0002-02. Le groupe de chercheurs de SMS comprend Martine Azam, Marianne Blanchard, Johann Chaulet, Caroline Datchary, Julien Figeac, Michel Grossetti, Laurent Laffont, Benoît Tudoux. Le groupe des 38 professeurs de sciences économiques et sociales était animé par Jean-Pierre Malrieu et Roxanne Saur. [2] [3] Nos jeunes enquêteurs » ont collecté 2 462 questionnaires que nous avons analysés en détail pour écarter tous ceux qui étaient incomplets, ceux qui présentaient des problèmes de cohérence des réponses ou encore ceux que les professeurs jugeaient peu fiables, réduisant le corpus à 2 261 cas. Nous avons ensuite écarté pour cette analyse les questionnaires ne citant qu’un artiste après avoir vérifié que cela ne modifiait pas significativement la répartition des principales variables, ce qui réduit notre population d’analyse à 1 447 enquêtés. [4] Nous ne cherchons pas en effet à inférer des probabilités d’occurrence de choix dans la population de référence, ce pourquoi nous n’avons pas eu recours à des pondérations, mais à analyser des corrélations entre des choix musicaux et des caractéristiques des enquêtés et de leurs pratiques. [5] Les 100 premiers artistes cités, qui totalisent 63 % des citations, ne représentent que 9,3 % des artistes cités. [6] Ces 26 genres regroupés agrègent des genres cités spontanément avec une faible fréquence par les enquêtés autour de l’un de ceux qui se trouve parmi les plus cités. Par exemple au genre Métal » cité trente-deux fois, nous avons agrégé Heavy métal » cité sept fois, Métal symphonique » cité cinq fois, Folk Métal » cité deux fois, etc. [7] Le terme désigne en général ce qui marque les membres d’une génération et pas seulement ce qu’ils apprécient. Nous l’utilisons en faisant l’hypothèse que ce qui marque plait à un nombre important de personnes sans quoi ces musiques ne seraient pas connues de ceux qui ne les apprécient pas, ce qui est le cas des artistes évoqués ici. [8] On utilise ici cette expression dans la tradition de l’analyse des réseaux sociaux et plus particulièrement dans l’analyse des chaines relationnelles Grossetti et al., 2011. [9] [10] [11] [12] 13. L’algorithme utilisé produit 32 classes, mais 26 d’entre elles comptent très peu de citations moins de 20, alors que la plus petite des six premières en compte 310. Nous avons donc regroupé ces petites classes en une seule, qui totalise 82 citations et 30 enquêtés. Les analyses qui suivent ne tiennent pas compte de cette classe. [13] 14. Korean Pop qui connaît depuis le début des années 1990 un fort développement chez les jeunes générations. [14] 15. Bien que ce genre soit très peu présent, il faut tout de même souligner que c’est la seule classe avec la classe 4 à citer significativement la musique classique. [15] 16. C’est d’ailleurs le seul groupe dans lequel on trouve une corrélation positive avec la variable musique découverte lors d’un concert » et la consultation de médias dédiés pour la découverte de musiques. [16] 17. Un même morceau a été conseillé à l’enquêté par une de ses relations et lui-même l’a conseillé à une autre relation. [17] BibliographieBergé A. & Granjon F. 2017, Éclectisme culturel et sociabilités. La dimension collective du mélange des genres chez trois jeunes usagers des écrans enquête », Terrains & travaux, no 12, pp. V. D., Guillaume Lambiotte R. & Lefebvre E. 2008, Fast Unfolding of Communities in Large Networks », Journal of Statistical Mechanics Theory and Experiment, no 10, pp. P. 1979, La Distinction. Critique sociale du jugement, Paris, P. 2003, La stratification sociale des goûts musicaux. Le modèle de la légitimité culturelle en question », Revue française de sociologie, vol. 44, no 1, pp. 3-33. En ligneCoulangeon P.2010, Les métamorphoses de la légitimité », Actes de la recherche en sciences sociales, no 181-182, pp. H. & Métton-Gayon C. 2009, Les adolescents et leurs pratiques de communication nouveaux objets, nouveaux usages », in Association Bibliothèques en Seine-Saint-Denis. 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Pour ma aprt, j'aprécie tous les genres de musique, sauf le rap et le classique (il me semble que c'est tout à première vue). J' Pour ma aprt, j'aprécie tous les genres de musique, sauf le rap et le classique (il me semble que c'est tout à Les années 30 les premiers pas de l’electro-amplification La guitare électrique, fait partie des premiers instruments électro-amplifiés avec le Theremin premier instrument de musique électronique inventé par le russe Lev Sergeivitch Termen. L’amplification de la guitare permet aux guitaristes de prendre la place de soliste au sein de l’orchestre, place initialement réservée au piano ou aux cuivres. A cette époque, sur scène, l’amplification reste assez sommaire même si les constructeurs commencent à fabriquer des “ampli guitare”. Les années 50 l'avènement du rock & roll Les Etats-Unis voient l’avènement d’un mouvement populaire, social et musical sans précédent. Jusqu’alors, le jazz est considéré par l’Amérique puritaine comme une “musique de sauvage” réservée aux Noirs. Cependant, le rhythm & blues, commence à séduire de plus en plus de jeunes Blancs américains conquis par les nouvelles danses effrénées. C’est dans ce contexte de libéralisation des moeurs que le rock & roll voit le jour. Il s’agit de la première musique populaire créée par et pour les jeunes et qui dépasse les clivages de couleurs. Elvis Presley en est la figure emblématique. Les nouveaux médias comme la radio puis la télévision permettent une diffusion large et massive de la musique aux Etats-Unis. Le disque vinyle, premier support d’écoute grand public, permet à tous les foyers américains d’accéder aux nouveautés musicales. Dans les années 50, à l’instar de la guitare électrique, la basse électrique vient concurrencer la contrebasse toujours dans un souci de recherche de volume sonore. Les années 60 le développement technologique La soul music se popularise y compris en Europe. C’est une musique noire américaine qui puise ses racines dans le gospel, musique religieuse empreinte d’émotion et de spiritualité. La soul music représente la communauté. Elle est incarnée par des artistes comme Otis Redding, Aretha Franklin ou Ray Charles. Dans les années 60, le rock arrive en Angleterre. Il donne naissance au pop rock, illustré par des artistes comme les Beatles, les Rolling Stones…. En Jamaïque, les musiciens reprennent les standards de soul et de rhythm & blues américains en les mélangeant aux musiques traditionnelles des Caraïbes. Ainsi naît le ska puis le rocksteady avec des artistes comme Desmond Decker, les Skatalites, ou bien encore Bob Marley à ses débuts. Puis au début des années 70, le reggae. A la fin des années 60, apparaît une nouvelle génération d’ampli de très forte puissance qui devient l’argument de vente n°1 des constructeurs. L’apparition des pédales d’effets permet aux musiciens d’expérimenter de nouvelles sonorités avec notamment l’effet “distorsion” guitare saturée et l’effet wha wha rendu célèbre par Jimi Hendrix. Des artistes comme les Pink Floyd ou Frank Zappa restent aujourd’hui encore célèbres pour leurs expérimentations sonores. Ces trouvailles sonores permettent au rock de partir dans diverses directions rock psychédélique, rock progressif, hard rock dans lesquelles la recherche du volume sonore développe de nouvelles sensations. On relève les niveaux sonores parmi les plus importants pendant des concerts. C’est la naissance des gros festivals qui rassemblent, pour la première fois, des milliers de personnes autour de la musique festival de Woodstock-USA, festival de l’Isle de Wight-Angleterre … durant l’année 1969. En 1964, création de la K7 audio qui permet pour la première fois d’enregistrer facilement soi-même la musique que l’on veut écouter. Les années 70 l’explosion des genres et de la culture du décibel Les progrès techniques étant de plus en plus complexes, un nouveau personnage fait son apparition le sonorisateur. Il a pour mission de gérer les murs de son dans les concerts. L’utilisation du synthétiseur se généralise. Il permet un enrichissement et une diversification des courants musicaux Le rock planant Pink Floyd, Kraftwerk…, le disco Donna Summer, Boney M… puis la new wave Joy Division, The Cure, Depeche Mode…. Au début des années 70 en Jamaïque, des ingénieurs du son comme King Tubby ou Lee Scratch » Perry bidouillent les bandes d’enregistrements de reggae. Ils y ajoutent des effets sonores delay, reverb…, et revisitent les vieux standards jamaïcains en effaçant souvent la voix et en accentuant la basse et la batterie. C’est la naissance du dub et des sound system sorte de disco mobiles. Au milieu des années 70, de jeunes New-Yorkais d’origine jamaïcaine reprennent le principe du sound system, mais cette fois-ci avec des morceaux de funk américain de l’époque. Les dj’s commencent à chanter de façon très rythmée et saccadée. C’est la naissance du rap. A la fin de la décennie, on commercialise le Walkman qui permet “l’écoute casquée” de la musique. Le baladeur est aujourd’hui le support d’écoute le plus utilisé. Il a augmenté considérablement le temps quotidien d’écoute de musique et contribué au développement de l’industrie musicale. Au début des années 80 en Jamaïque, lors des sound system, les dj’s commencent à reprendre le principe du rap américain en utilisant des versions instrumentales de reggae digital. C’est la naissance du raggamuffin. Les années 1980 - 2000 le passage à l'ère numérique En 1984, création du sampler qui permet l’enregistrement d’un thème musical afin de le relire en boucle pour en faire un nouveau morceau. Les premiers ordinateurs les Atari permettent de créer de la musique électronique. C’est le début de l’informatique musicale. La musique techno apparaît dans ce contexte technologique très novateur tout en s’appuyant sur les expérimentations d’artistes de rock électro des années 70 tels que Can, Vangelis ou Kraftwerk. Le sampler est très utilisé dans le rap, les musiques électroniques mais aussi désormais dans tous les styles musicaux. En 1985, on commercialise le CD disque compact. Plus compact et plus pratique, il contribue à une renaissance de l’industrie du disque. A la fin des années 90, la démocratisation de l’informatique, d’internet et du format MP3 format de compression des fichiers musicaux permet à la musique de s’exporter et d’évoluer. L’ordinateur est devenu à lui tout seul un instrument de musique il permet la création de son, un studio d’enregistrement il permet l’enregistrement et le traitement numérique du son et un support d’écoute grâce notamment au baladeur MP3. Internet permet aussi à la musique de voyager, de se métisser et, ainsi, de sans cesse évoluer. Parrapport aux résultats de 1997, les jeunes de 15 à 34 ans sont en recul de six points (27% en 1997 contre 21% en 2008). Ils ne représentent en outre en 2008 que 14 % des publics assidus (3 concerts de musique classique au moins dans l’année), contre 26 % en 1997. le public de la musique classique de 2008 présente un des profils socio-professionnels les plus marqués Sujet Quel est le 2e genre de musique le plus écouté chez les jeunes apres le rap ? Quel est le 2e genre de musique le plus écouté chez les jeunes apres le rap ? 9 votes instrupop MP 31 mai 2020 à 095114 kumbayah MP 31 mai 2020 à 095144 instrupop MP 31 mai 2020 à 095210 SethGANG MP 31 mai 2020 à 095213 Pop ou rock style Nirvana instrupop MP 31 mai 2020 à 095217 Le 31 mai 2020 à 095144 kumbayah a écrit c'est quoi edmDe la dance ZiziFlasque MP 31 mai 2020 à 095304 Musique électro avec un ptit taz Tmaxtahwish2 MP 31 mai 2020 à 095418 Les truc biz de kJ ou des son de boîte de nuit tt le monde écoute du rap maintenant mm les fils a papa Victime de harcèlement en ligne comment réagir ? Lestreaming attire de plus en plus de fans de musique et de créateurs. Des plateformes de streaming comme Spotify ou Deezer proposent d’écouter des playlists regroupant des titres affinitaires à certains profils. De tout jeunes artistes peuvent alors faire en sorte que leur musique soit intégrée à certaines playlists. Pour ce faire, le compte de l’artiste doit être Publié le 25/08/2021 à 1130 ETX Daily Up - C'est l'heure du bilan. Alors que l'odeur du monoï plane encore, Spotify a dévoilé les classements des chansons les plus écoutées cet été 2021 en France et dans le monde. Si Olivia Rodrigo s'impose sans surprise comme la révélation internationale, dans l'Hexagone c'est le featuring Soso Maness et PLK qui a fait le plus danser les Français. Spotify en a également profité pour dévoiler le Top 10 des podcasts les plus écoutés en France. La chanteuse Olivia Rodrigo est sans nul doute la grande gagnante de cet été. Spotify a profité de la fin des vacances et du retour au bureau pour dévoiler les chansons les plus écoutées sur sa plateforme entre le 29 mai et le 22 août. Dans ce Top 20 mondial, la jeune chanteuse américaine cumule pas moins de cinq titres et décroche même la première place avec "good 4 u". Sortie début mai 2021, la chanson rythmée en mode "girl power" a cumulée plus de 600 millions de streams sur Spotify, a dévoilé la plateforme de musique. Plus de 18 millions de playlists ont par ailleurs ajouté le hit d'Olivia Rodrigo à leur sélection depuis le 14 mai, a précisé Spotify. Les titres "déjà vu", "traitor", "drivers licence" et "happier" se placent respectivement à la 11e, 14e, 17e et 18e place du classement. Un succès qui n'est pas surprenant puisque la jeune révélation américaine a fait le buzz sur TikTok où ses chansons ont été utilisées pour de nombreuses trends sur le réseau social. Le son de "good 4 u" affiche jusqu'à présent plus 2,6 millions de vues sur TikTok sans compter les nombreux autres remix. Le titre "Beggin" de Måneskin, le groupe grand gagnant du dernier Eurovision, a décroché la deuxième place avec plus de 450 millions de streams suivi par "Todo De Ti" de Rauw Alejandro avec plus de 410 millions de streams. En France, le morceau de Soso Maness en featuring avec PLK, "Petrouchka", a été le titre le plus streamé entre le 29 mai et le 22 août sur Spotify qui n'a pas précisé le nombre d'écoutes. Outre la musique, les podcasts se sont imposés comme un incontournable cette année. Spotify a salué la performance de "The Joe Rogan Experience", à la tête des podcasts les plus écoutés en cette période estivale dans le monde, "moins d'un an après son lancement exclusif" sur la plateforme de streaming. Le podcast est présenté par l'humoriste Joe Rogan qui reçoit des invités pour une discussion. Le podcast du média Brut. s'impose à la tête des podcast les plus écoutés en France devant "L'Heure Du Monde" et "Choses à Savoir". Des podcasts qui témoignent de l'intérêt des auditeurs pour des contenus informatifs. Le Top 20 des titres les plus écoutés sur Spotify en France entre le 29 mai et le 22 août 2021 1. Petrouchka - Soso Maness et PLK2. La kiffance - Naps3. MONTERO Call Me By Your Name - Lil Nas X4. La Seleçao - Alonzo, Jul et Naps5. Afro Trap Part. 11 King Kong - MHD6. Daddy chocolat - Koba LaD et Gazo7. Beggin' - Måneskin8. Bobo - Aya Nakamura9. Never Going Home - Kungs10. HAINE&SEX - Gazo11. A Un Paso De La Luna Remix - Reik, Rocco Hunt et Ana Mena12. Bimbo - Marwa Loud et Moha K13. Alors la zone - Jul14. Le temps - Tayc15. Pic et pic, alcool et drame - Jul16. Iko Iko My Bestie - Justin Wellington17. Calabria - Strange Fruits Music, Lujavo et Nito-Onna18. Bande organisée - 13 Organisé19. TBD - OBOY20. Jolie madame - Joé Dwèt Filé et Ronisia Le Top 20 des titres les plus écoutés sur Spotify dans le monde entre le 29 mai et le 22 août 2021 1. good 4 u - Olivia Rodrigo2. Beggin - Måneskin3. Todo De Ti - Rauw Alejandro4. MONTERO Call Me By Your Name - Lil Nas X5. Kiss Me More - Doja Kat et SZA6. STAY - The Kid LAROI et Justin Bieber7. Yonaguni - Bad Bunny8. Bad Habits - Ed Sheeran9. Butter - BTS10. Levitating - Dua Lipa et DaBaby11. deja vu - Olivia Rodrigo12. I WANNA BE YOUR SLAVE - Måneskin 13. Peaches - Justin Bieber, Daniel Caesar et Giveon14. traitor - Olivia Rodrigo15. Qué Más Pues? - J Balvin et Maria Becerra16. Save Your Tears Remix - The Weeknd et Ariana Grande17. drivers license - Olivia Rodrigo18. happier - Olivia Rodrigo19. Leave The Door Open - Bruno Mars, Anderson .Paak et Silk Sonic20. Astronaut In The Ocean - Masked Wolf Le Top 10 des podcasts les plus écoutés en France entre le 29 mai et le 22 août 2021 1. L'Heure Du Monde3. Choses à Savoir4. La Table Ovale5. Sur le fil6. Montreux Comedy Edition Audio7. Mythes et Légendes8. Le Coeur sur la table9. Le billet sciences10. Tueurs en série Tousces indices convergent vers le constat d’une écoute musicale toujours plus importante. L’éclectisation des goûts serait à la fois la cause et la conséquence d’un accès à la musique facilité par le numérique. Celui-ci donnerait potentiellement accès à « plus de contenus » ainsi qu’à des genres musicaux plus variés.
Interrogés pour un sondage, les Français disent aimer la musique classique. Mais en écoutent-ils vraiment ? Publié le 06 février 2001 à 000 Cet article a plus d'1 an ! Modifié le 02 septembre 2021 à 1712 Au début de l’année, une enquête a été réalisée sur les goûts musicaux des Français. Les réponses des personnes interrogées sont plutôt surprenantes. Car après la variété française, qui est le style favori des Français, ils sont 39% à préférer la musique classique. Les autres genres, comme le rock et la pop 30%, le jazz 19%, la techno 10% et le rap 9% viennent seulement après. Il semble donc qu’aujourd’hui, ce qu’on appelle la “grande musique” n’est plus seulement réservé à un petit nombre d’amateurs. Grâce notamment aux disques compacts, à la télévision ou au cinéma, cette musique peut désormais toucher toutes les catégories de la population, que l’on soit agriculteur, étudiant ou chef d’entreprise. Cependant, l’intérêt pour le classique varie selon l’âge. Les 15-24 ans sont les moins fans de tous 1 jeune sur 10. Alors que chez les adultes de plus de 35 ans, plus de la moitié affirment préférer le classique. Parmi les personnes âgées 65 ans et plus, ils sont même 7 sur 10 à aimer ce genre de musique. De plus, ce goût pour la musique classique ne se retrouve pas vraiment dans la fréquentation des concerts et les ventes de disques. 8 personnes sur 10 avouent ne jamais être allées à un concert ou à un opéra au cours des 2 dernières années. De même, parmi tous les CD et cassettes vendus en France, les enregistrements de classique ne représentent que 7%. Et ce sont souvent les mêmes oeuvres, figurant parmi les plus populaires. Ainsi, les 3 compositions préférées des Français sont les très célèbres “4 saisons” d’Antonio Vivaldi, le “Boléro” de Maurice Ravel et la “9e symphonie” de Ludwig van Beethoven, celle qui se termine par la fameuse “Ode à la joie”, devenue hymne de l’Europe. Actus Tes 10 dernières actus
Numéro3 du classement, France Info, fondée en 1987, a su grandir son audience au fil des années, avec les conflits sociaux de et 2006. La chaîne d’information en direct et en continu remonte la pente pour mieux se positionner avec 9,5 % d’audience cumulée. NRJ. NRJ est une chaîne radio qui diffuse uniquement de la musique Et mercé le plateforme de streaming Spotify a dernièrement créé un atlas musical qui analyse quels sont les artistes les plus écoutés dans chaque ville. Le but est de localiser les tendances d’écoute à travers plus de mille villes. Si on apprend que Vitaa est une des artistes les plus écoutées à Lyon ou que le dernier album de Jamie xx est le plus écouté à Londres, on découvre aussi que le hip-hop est le genre le plus écouté au monde, plus présent que les autres styles sur les playlists des utilisateurs de la plateforme et cela peu importe les critères linguistiques ou géographiques. Il est cependant important de rappeler qu’il s’agit de données issues de Spotify. Ainsi, il est plus juste d’affirmer que le hip-hop est le genre le plus streamé au monde sur hip-hop et le R’n’B, genres les plus écoutés aux États-UnisL’institut américain Nielsen Music, qui mesure chaque année les évolutions de l’industrie musicale, vient de rendre son rapport semestriel. On y apprend que pour la première fois de l’Histoire, le rock n’est pas le genre musical le plus écouté aux États-Unis. Il a été remplacé par les genres combinés du R’n’B et du hip-hop. Bien que l’avantage ne soit pour l’instant pas vraiment flagrant, il est pourtant bien réel. En effet, ce rapport explicité par le magazine Forbes indique que le R’n’B et le hip-hop représenteraient 25,1 % de la consommation musicale aux États-Unis quand le rock stagnerait à 23 %. Forbes précise cependant que le R’n’B et le hip-hop devraient creuser leur avance dans les prochaines du streamingCette avancée du R’n’B et du hip-hop dans les statistiques de consommation musicale des Américains s’explique par l’impact grandissant du streaming. Ces deux genres étant surtout écoutés par les jeunes générations familières avec les outils d’écoute en ligne, ils sont plus avantagés dans les statistiques que le rock qui rassemble un public plus âgé, qui achète encore des disques. En effet, le magazine Forbes affirme qu’en termes de vente d’albums physique, le rock serait le grand gagnant, rassemblant 40 % des ventes d’albums du pays. Un chiffre cependant peu pertinent sachant que les ventes d’albums ne cessent de chuter. Prendre uniquement cela en considération serait donc peu représentatif de la manière dont les Américains consomment la la combinaison R’n’B et hip-hop représenterait plus de 29 % de toutes les demandes de stream à travers les États-Unis, soit l’équivalent des chiffres du rock et de la pop combinés. Une tendance musicale que devrait suivre la France. En effet, si le rap n’est pour l’instant pas le genre le plus écouté dans l’Hexagone, il est le plus écouté sur les plateformes de streaming, Jul, PNL, Nekfeu, Damso, Booba, Kaaris, Lacrim et SCH dominant le top 10 des artistes les plus “streamés” en 2016 en France sur Spotify, complétés par Drake et Ed voir aussi sur Konbini genrede musique le plus écouté par les jeunes. villa garda paola gianotti; genre de musique le plus écouté par les jeunes. By - June 3, 2022. SHARE. panda cross usata bergamo. Facebook. querela di falso inammissibile. Twitter. pronto soccorso oculistico lecce. Email. atleti olimpici famosi. Print Économie Selon une étude de la Fédération internationale de l’industrie phonographique menée dans 20 pays, les Français écoutent de la musique 15 heures par semaine. Une étude de la Fédération internationale de l’industrie phonographique IFPI publiée mardi 9 octobre montre à quel point la musique est devenue partie prenante de la vie quotidienne. Dans les vingt pays les plus consommateurs la Chine et l’Inde bien qu’étudiés ne sont pas pris en compte dans le rapport global, les consommateurs passent en moyenne près de 18 heures par semaine à écouter de la musique, soit 2 heures et demie par jour. Les Français sont un peu à la traîne, avec environ 15 heures d’écoute hebdomadaire. Quand écoute-t-on le plus souvent de la musique ? En voiture à 66 %, dans les transports pour aller travailler, se rendre à l’école ou à l’université 54 %, en étudiant 40 % et avant de s’endormir 19 %. Sans surprise, les 16-24 ans écoutent plus de musique et à de multiples occasions. Les productions nationales sont largement plébiscitées dans chacun des pays étudiés. Au Japon par exemple, deux tiers du public écoute de la pop japonaise. En Corée, 62 % sont branchés sur de la K-Pop. Dans l’Hexagone, près de 70 % du public écoute de la variété française. Idem au Brésil, où 55 % de la population choisit de la musique populaire locale. Dans les vingt pays examinés, la pop arrive en tête des genres les plus écoutés, suivie par le rock, la dance/electro/house puis par les bandes-annonces des films et séries. Un moteur d’adhésion aux nouvelles technologies » La musique constitue selon l’IFPI un moteur d’adhésion aux nouvelles technologies » trois-quarts des consommateurs utilisent un smartphone pour écouter de la musique. Un résultat qui monte à 94 % chez les 16-24 ans. Les enceintes intelligentes à commande vocale commencent à s’imposer doucement puisque 15 % des consommateurs se déclarent prêts à en acheter une dans les douze prochains mois. Les réseaux sociaux gardent une domination incontestée chez les fans dès qu’il s’agit de discuter musique. Directement corrélé aux nouveaux modes de consommation globale de la musique, le streaming légal à la demande audio ou vidéo est désormais utilisé par 86 % des consommateurs des vingt pays étudiés. Le streaming vidéo YouTube représente plus de la moitié du temps passé à consommer de la musique en streaming, note l’étude. Les auteurs montent au créneau en fustigeant le fait que les services de partage de vidéos ne rémunèrent pas loyalement les créateurs et les producteurs de musique », en affirmant que là où Spotify leur octroie 20 dollars, YouTube leur concède vingt fois moins. Par ailleurs, la bonne vieille radio semble avoir encore de beaux jours devant elle puisque 86 % des consommateurs continuent de l’écouter en moyenne 4 heures et demie par semaine. L’étude pointe enfin les pratiques illicites d’écoute de la musique effectuées par 38 % des consommateurs. La technique de piratage la plus utilisée reste aujourd’hui le stream ripping », un procédé qui consiste à utiliser des logiciels gratuits pour convertir facilement un fichier vidéo en fichier audio. Nicole Vulser Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Découvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois ordinateur, téléphone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe. 7nfBk.
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