Benjamin Griveaux et CĂ©dric Villani qui se disputent lâinvestiture Ă©lysĂ©enne pour lâĂ©lection Ă la mairie de Paris en 2020 ? Un duel de titans tel quâon les aime. Dâun cĂŽtĂ©, un macroniste de la premiĂšre heure et ancien porte-parole du gouvernement. Ăvoquant tout ce qui peut sĂ©parer pays rĂ©el » et pays lĂ©gal », il est Ă©galement historien Ă ses heures, mĂȘme si confondant Marc Bloch et Charles Maurras. Remarquez, ces deux hommes ayant tous deux Ă©tĂ© des patriotes convaincus lâerreur ne prĂ©sente donc rien de gravissime. De lâautre, un dĂ©putĂ© de lâEssonne, doublĂ© dâun cerveau aux capacitĂ©s stratosphĂ©riques ce nâest pas au premier venu quâon dĂ©cerne la mĂ©daille Fields, saint Graal des mathĂ©maticiens. Il en cultive dâailleurs le look, entre lavalliĂšre et broche en forme dâaraignĂ©e Ă©pinglĂ©e au revers du veston. Mais il est des faux naĂŻfs ne manquant pas dâambition. Pour le moment, Emmanuel Macron nâa pas laissĂ© entrevoir sa prĂ©fĂ©rence, mĂȘme si les ralliements paraissent se bousculer en faveur de notre professeur Nimbus. Mounir Mahjoubi, ex-secrĂ©taire dâĂtat chargĂ© du NumĂ©rique, plus connu pour son rĂ©centp coming out homosexuel, qui vient de jeter lâĂ©ponge, puis Anne Lebreton, adjointe au maire du IVe arrondissement parisien, qui vient de rallier cet atypique chevelu. Ce, avec un certain lyrisme, il est vrai Pour ĂȘtre maire de Paris, il faut ĂȘtre une personnalitĂ© atypique Ă lâimage de Paris, une personnalitĂ© qui dĂ©passe la politique, ouverte sur le monde, ouverte sur lâavenir, ouverte sur le quotidien des Parisiens, ouverte aussi sur la France. » Ăa ne veut rien dire, mais câest joli. Au-delĂ des effets de manche et de jupe, il nâempĂȘche que CĂ©dric Villani sait globalement ce quâil dit â mĂȘme si nâen mesurant pas forcĂ©ment les consĂ©quences, ou alors un peu trop bien, ce qui est plus grave â lorsquâil tient les communes limitrophes de la capitale » pour nouveaux arrondissements » parisiens. Un concept digne dâun autre fantaisiste, Alphonse Allais, qui entendait installer les villes Ă la campagne ». Ă lâen croire, Paris pourrait donc aller de Dunkerque Ă Tamanrasset et de Brest Ă Vladivostok, pour reprendre les propos du GĂ©nĂ©ral quâon sait. La crĂ©ation de telles mĂ©gapoles correspond-elle aux canons de lâĂ©cologie, nouvelle religion sĂ©culiĂšre ? Non. Pas plus quâĂ ceux du bon sens le plus Ă©lĂ©mentaire, dâailleurs. Dans le mĂȘme ordre dâidĂ©es, lâhomme Ă lâaraignĂ©e entendrait encore reprendre Ă son compte lâidĂ©e de son ancien compĂ©titeur, Mounir Mahjoubi, consistant Ă faire surveiller Paris par 240 drones ». Pourquoi 240 et pas quitte Ă donner dans le flicage gĂ©nĂ©ralisĂ© des populations et transformer la Ville lumiĂšre en annexe de la bande de Gaza ? On en saura sĂ»rement plus lors dâun prochain cours magistral. En mai dernier, et Ă propos de ses ambitions municipales, il rĂ©pondait aux questions de Bertrand Burgalat, musicien bien connu de nos lecteurs, Ă lâoccasion journaliste du mensuel Tecknikart Si je me lance lĂ -dedans, ce nâest pas pour faire de la politique politicienne, ou des manĆuvres, si habiles soient-elles, qui ne sont destinĂ©es quâĂ prendre lâavantage. Il faut aussi de la technique, dans mon Ă©quipe jâai aussi des gens qui sont trĂšs expĂ©rimentĂ©s. » Ce Ă quoi il lui Ă©tait rĂ©torquĂ© Vous semblez rodĂ©. » Justification du possible successeur dâAnne Hidalgo Si jây vais, câest parce quâil y a du soutien trĂšs fort. Pas seulement de politiques, de ministres, de gens connus ou qui ont fait une grande carriĂšre trĂšs visible, mais de personnes qui veulent vraiment faire changer les choses, dont lâestime compte pour moi, et que je ne dĂ©cevrai sous aucun prĂ©texte. » Conclusion de Bertrand Burgalat Câest bien ce que je disais, vous ĂȘtes rodĂ© ! » On ne saurait mieux dire, tant la politique est aussi une mise en scĂšne, dans laquelle Benjamin Griveaux semble promis Ă la figuration. Dans le théùtre dâautrefois, on appelait ça jouer les hallebardiers.
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